L’allongement du congé paternité
Une étude menée par le cabinet de conseil indépendant de conception et d’organisation des modes de travail, Génie des Lieux, a interrogé plus de 2900 hommes et femmes sur le congé paternité. En effet, celui-ci va être rallongé à partir du 1er juillet, passant de 14 à 28 jours. Une très bonne nouvelle, puisque cela va soulager les mères lors du premier mois de bébé à la maison et peut-être diminuer le nombre de burn out maternel. Enfin encore faudrait-il que cet allongement soit bien accueilli…
Une nouvelle mesure mal accueillie par les hommes
Selon l’étude, seulement 39% des hommes trouvent que le congé paternité rallongé est une bonne idée. A l’inverse, 67% des femmes sont ravies de cette nouvelle. Une nouvelle qui fait l’effet d’un coup de massue, surtout que c’est assez contradictoire. En effet, 81% des Français disent qu’ils aimeraient profiter du congé paternité, surtout en cette période où il faut télétravailler à 2. Pas simple de s’organiser à la maison avec des enfants et de devoir être productive… Mais ce n’est pas tout.
Un congé “aussi long”, abusif pour certains
La même étude révèle que pour 68% des hommes interrogés, le congé paternité n’est pas un droit important. A l’opposé, les femmes pensent à 71% qu’il est nécessaire ! C’est bien normal, sachant combien l’arrivée d’un bébé est compliquée quand on est jeune parents.
Mais pire que ces données, 68% des hommes pensent que prendre un congé paternité de 28 jours est abusif, surtout en cette période de télétravail. 56% des hommes interrogés souhaitent même que le congé paternité soit raccourci…
L’implication des pères
Ce que cette étude montre, c’est qu’il y a encore beaucoup d’hommes qui ne s’investissent pas dans la vie de famille. Même avant cette idée, donner naissance est une épreuve pour les femmes. C’est l'une des douleurs les plus fortes qu’un corps humain puisse ressentir. L’accouchement est traumatisant pour certaines : bébé qui ne veut pas sortir, forceps, déchirures, sang, violences obstétricales, malaises, césarienne d’urgence…
Le post partum n’est pas une partie de plaisir non plus : lochies, chutes d’hormones, douleurs, voire même dépression. C’est pourquoi le congé paternité existe aussi. Il est là pour que le conjoint prenne le relais pendant que la maman se remette des suites de couche. Le corps et le mental doivent se remettre de ce chamboulement qu’est la naissance.
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Un congé d’accueil
Il est important que les femmes soient accompagnées par leur conjoint pendant cette période délicate. La parentalité se fait à deux, beaucoup de couples homosexuels en ont davantage conscience que la plupart des couples hétérosexuels. Le congé paternité est d’ailleurs aussi défini comme “congé d'accueil à l'enfant” pour que les couples d’un même sexe puisse aussi en bénéficier. Peut-être devrait-il être défini comme tel pour rappeler l’importance de ce congé aux hétérosexuels ?
Une étude représentative ?
Cette étude est, certes, faite seulement sur un petit échantillon. Elle n’est pas représentative de ce qu’il se passe dans tous les foyers. La preuve, mon conjoint est ravi de cet allongement et souhaite repartir la charge mentale au maximum. Cependant, elle est quand même symbolique d’une partie des pères dont on n’a pas conscience lorsque tout va bien dans notre couple. Beaucoup de femmes sont encore seules à élever leur enfant.
➜ Un médecin a d’ailleurs relaté ce fait avec un couple qui allait avoir un enfant. Le futur père ne voulait pas prendre son congé à la naissance de l’enfant pour aider sa femme, mais plutôt en septembre car “ça serait mieux pour les vacances” :
L’allongement du congé paternité est vraiment une bonne nouvelle. En espérant que tous les pères le prennent et participent à la vie de famille. Car si ce n’est pas le cas, autant faire un bébé seule 🤷♀️ !
L'avis de la rédaction : réorganiser son coupleL'arrivée d'un enfant chamboule tout sur son passage, y compris la vie de couple. Il faut se réorganiser et retrouver ses marques. Cela nécessite un temps d'adaptation et parfois, ce n'est pas simple. Le couple peut en souffrir, dans ce cas, n'hésitez pas à consulter un psychologue ou à entamer une thérapie de couple. |
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Source : ladepeche.fr