Esprit sous pression
Il n'est pas rare qu'en apprenant une grossesse, notre inconscient nous fasse la surprise de remettre sur le devant de la scène des éléments que l'on avait bien enfouis. J'ai eu des souvenirs d'enfances qui sont remontés et parfois, ce n'était pas que des bonnes choses 😔... Pendant la grossesse, le corps est soumis à rude épreuve, mais notre mental aussi.
Il faut gérer le bonheur et les attentes des proches alors même que l'on est pleine de questionnements et d’inquiétudes, parce que devenir mère, ça peut paraître banal, mais en tant qu'individu, c'est exceptionnel et carrément déroutant...
Il faut presque être d'ores et déjà la mère parfaite que tout le monde attend. Celle qui respecte les interdits, ne plus boire, ne plus fumer, ne plus manger de roquefort, de saucisson, de sushis… Celle qui ne jure plus, porte des vêtements informes et va se faire piquer le bras tous les mois avec le sourire et le sens du sacrifice. Bref, moralement, la grossesse en met un sacré coup à notre identité et notre santé mentale.
Un tabou de plus ?
À une époque où la parentalité est de plus en plus un choix réfléchi, avouer ne pas aimer être enceinte peut générer une profonde culpabilité. Face au parcours du combattant que vivent de nombreux couples pour concevoir, exprimer son mal-être durant ces neuf mois sonne presque comme une ingratitude, un affront à celles et ceux qui donneraient tout pour être à votre place. Cette pression m'a conduite à me faire sur mes états d'âme...
Ce sentiment est exacerbé par l'image d'Épinal de la grossesse, omniprésente dans les médias, la publicité et sur les réseaux sociaux. On nous y dépeint une femme radieuse, sereine, caressant un ventre parfaitement rond, incarnant la plénitude absolue. Cette représentation lisse et idéalisée occulte la réalité physique et psychologique que beaucoup traversent : les nausées invalidantes, la fatigue extrême, les douleurs, l'anxiété face à la transformation de son corps et à l'accouchement, ou encore le sentiment de n'être plus qu'un "contenant". Ne pas adhérer à ce cliché de la maternité épanouissante crée une dissonance : si l'on n'aime pas ça, c'est que l'on a forcément un problème.
C'est donc une entaille de plus faite à l'image de la mère parfaite. Il faut toutefois nuancer : ce tabou n'atteint pas l'intensité de celui, bien plus profond et transgressif, du regret maternel. Car si détester la grossesse revient à rejeter un état passager, regretter d'être mère remet en question un rôle perçu comme définitif...
L'avis de la rédaction : s'autoriser à ne pas aimer la grossesseL'injonction au bonheur pendant la grossesse est tenace, nourrie par des représentations lisses qui laissent peu de place à la complexité du réel : l'inconfort, l'anxiété, la perte de soi. Si ce mal-être devient trop envahissant et que l'anxiété prend le dessus, il ne faut surtout pas hésiter à en parler. Consulter un psychologue, une sage-femme ou un thérapeute spécialisé en périnatalité n'est pas un aveu de faiblesse ; c'est au contraire une démarche proactive et bienveillante pour prendre soin de sa santé mentale et se préparer plus sereinement.
🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe
Contacter un psychologue |
Mais aussi :
Cet article vous a plu ?
Vous voulez en savoir plus 🤔 ?
Ecrivez directement à l’auteurLaurianeRomami !
Poser une question à Lauriane
Envie de partager vos impressions ? Laissez un commentaire