Mais pourquoi ai-je sans cesse besoin d'attention ?!

Mis à jour le par Justine Guilhem

J'ai longtemps eu une fâcheuse tendance à tout exagérer pour que les autres s'occupent de moi. Clairement, tout cela traduisait un gros besoin d'attention. Je parie que je ne suis pas la seule à essayer d'attirer l'attention des autres. Quand on est dans cette recherche, tout est bon pour mettre la lumière sur soi. Au travail, entre amis, sur les réseaux sociaux... Pourquoi se comporte-t-on comme ça ? Comment faire pour changer son comportement ? Je vous explique.

Mais pourquoi ai-je sans cesse besoin d'attention ?!

Des origines qui remontent à l'enfance

Le besoin d’attention excessif n’est pas une maladie, mais c'est un point qui se travaille. Comme l’explique le psychologue à l'origine de la pyramide de Maslow, c’est quelque chose de naturel. Mais quand cela devient trop excessif ou trop gênant, cela cache quelque chose, qui se serait produit pendant l'enfance 🤕. 

En effet, on ne s'en souvient pas, mais notre besoin d’attention remonte à notre plus tendre enfance. Déjà tout petit, on allait voir nos figures d'attachement (la plupart du temps, nos parents) pour réclamer compagnie, caresses et compliments, et cela se comprend ! L’intérêt accordé a renforcé notre besoin d’exister et a servi à affirmer notre caractère 💪. De plus, pendant cette phase d’apprentissage et de construction, tout comportement positif récompensé nourrit l'estime. Quand on ressent de la fierté à notre égard et qu’on reconnaît le beau en soi, on est motivé à donner le meilleur de nous-même.

Puis avec le temps, demander de l’attention est devenu un test pour éviter la blessure de rejet et pour recharger ses batteries affectives 😣. Recevoir des preuves d’intérêt, qu’il s’agisse d’une remarque agréable sur notre nouvelle coupe de cheveux, ou d’un message reçu pour prendre de nos nouvelles, fait toujours plaisir, d’autant plus si on se sent transparent.

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Quand la situation dérape… 

Cependant, parfois, ce que l’on reçoit n’est pas assez et on va aller chercher de l’attention : présence sur les réseaux sociaux, rôle dans une soirée, participation à une discussion ou importance au sein d’un couple... Les domaines dans lesquels il est possible de nourrir cette estime de soi sont divers 🤯. C’est à ce moment que la situation se gâte, car pour obtenir un regard, une parole agréable ou toute marque d’intérêt, certains dépassent les limites et adoptent un comportement malsain

Ne jouer que sur les apparences physiques pour se sentir important·e, angoisser face au silence qui est perçu comme un manque d’intérêt, devenir désagréable, jouer les victimes, et paraître triste ou incapable pour que l’autre se soucie de nous sont des exemples. 

Une femme qui regarde au loin

Le mécanisme est lancé, car on comprend que ces comportements fonctionnent et poussent les autres à s’intéresser à nous. On va donc reproduire cet automatisme pour avoir ce qu’on veut, mais pourquoi au juste ?

⚠️ 

Attention, il ne faut pas confondre le besoin d'attention du trouble de la personnalité histrionique qui est une pathologie psychiatrique. Il est nécessaire de se faire diagnostiquer si vous avez l'impression d'être concernée par ce trouble.

Qu’est-ce que ce besoin traduit ?

Théoriquement, tout le monde apprécie et a besoin que l’on s’intéresse à lui en le valorisant, ce besoin d’attention est comme une nourriture affective. À l’image de la sensation de faim, on commence à se sentir en manque quand on reçoit une quantité inférieure à celle dont on a besoin et c’est là que la crise commence…

👉 De l'égoïsme ?

Lorsque quelqu’un ramène tout à lui et a besoin que l’on écoute, sans forcément rebondir sur ses propos, il y a de grandes chances qu’il soit tout simplement égoïste. Sans mauvaises intentions, certaines personnes ont l’habitude de vivre seules ou ont un ego surdimensionné, il est donc fréquent de les entendre ne parler que d’elles et de leurs merveilleuses vies. Elles ont besoin d’exister par la parole et ne font donc aucunement attention aux autres.

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👉 Un besoin d'être rassuré ?

Existe aussi le besoin d’être rassuré·e, surtout en période de crise. Parfois, on doute de soi à cause de vilains complexes, de ses capacités au travail ou de la force de son couple. Ce manque de confiance va vous pousser à mendier de l’attention. Souvent, après une longue et dure journée, on éprouve le besoin de se sentir écouté(e) et compris(e) par sa moitié, ou pour s’assurer de la solidité de son couple dans les moments de doute.

Demander de l’attention ou voir que l’on nous envie, notamment sur les réseaux sociaux, peut nous donner l’illusion que notre vie est géniale, et certains se raccrochent à ça pour se rassurer. Malheureusement, il y a des cas où cela cache un profond mal-être 💔.

👉 Une blessure de l'âme ?

Si dans les faits tout semble bien aller dans votre vie actuelle, il faut peut-être remonter plus loin pour comprendre l’origine de cette sensation de manque constant. Comme l’explique l’autrice, Lise Bourbeau, il existe 5 blessures de l’âme, et cela laisse bien plus de traces qu’on ne le pense. Certaines personnes ont besoin de démonstrations émotionnelles pour combler un vide affectif venant du passé. Un enfant qui aurait souffert de ne pas se sentir soutenu par son parent du sexe opposé et qui aura reçu une forme d’affection non chaleureuse, ou quelqu’un qui aura connu une rupture douloureuseaura manqué de nourriture affective et aura peur que la situation ne se reproduise, alors il va à l’encontre du manque.

Cette sensation et ses conséquences sont souvent frustrantes et produisent l’inverse de l’effet recherché. En effet, celui qui souhaite se mettre en avant mais qui n’est pas naturel ferait mieux de se taire plutôt que de parler pour dire quelque chose qui va le desservir. Aussi, à force de se lamenter sur son sort pour implorer la pitié de notre entourage, on finit par user de sa patience et le faire fuir. Comme on dit, mieux vaut être remarqué par son absence que par sa présence. Mais alors, comment faire quand on (croit avoir) besoin des autres ?

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Comment sortir de cette spirale infernale ?

Face à ce besoin d’attention excessif qui nous empêche de vivre, on a tous envie de s’en sortir pour se sentir apaisé (et ne pas user de la patience de notre entourage !). La bonne nouvelle, c’est que guérir ce manque est tout à fait possible, voici quelques conseils :

1. « Soyez le maître de votre destin, le capitaine de votre navire »

Ou plus simplement comportez-vous en leader ! Plutôt que d’attendre seul dans votre coin que l’on vous accorde de l’intérêt, prenez les devants et aller voir les autres, proposez une activité qui vous tient à cœur.

2. Amusez-vous plutôt que de vouloir être drôle

Si vous prenez du plaisir dans ce que vous faites, cela se verra. C’est en diffusant des ondes positives que l’on attire l’attention des autres, alors partez du principe que la fête a lieu là où vous êtes.

3. Retrouvez une vision saine de vous-même

Le vrai déblocage a lieu quand on laisse s’exprimer sa vraie personnalité parce qu’on se sent à l’aise dans son environnement. Les autres nous perçoivent souvent comme nous, on se perçoit. Alors plutôt que de penser que vous êtes inintéressant(e) et de vous comporter comme tel·le, soyez naturel·le !

4. Identifiez ce qui nous convient et a contrario, ce qui viendra appuyer sur nos points faibles

Sortir de sa zone de confort, c'est bien, mais se plonger dans un élément qui n’est pas le nôtre ne nous apportera rien de positif. Toute situation ne peut pas nous correspondre, et c’est normal. Ne vous rendez pas à cette soirée karaoké si vous sentez que vous ne serez pas à l’aise, et évitez les partenaires trop froids si vous avez besoin de démonstrations affectives.

5. Dites-vous que chacun a sa façon de voir les choses

On voit tout le monde selon notre propre perspective, nos problèmes, nos imperfections ou nos insuffisances. Si lors d’une réception vous pensez être inutile, car vous n’avez pas grand-chose à dire, mais peut-être que la personne qui vous parle se dit que vous avez la chance de savoir écouter les autres, la personne qui vous avait tapé dans l’œil est peut-être en train de penser que votre silence est synonyme de désintérêt. En somme, personne n’est parfait et tout le monde pense !

6. Dites-vous aussi que les gens sont parfois (voire souvent) occupés

Nous sommes le centre de notre monde, pas de celui des autres, alors faites de même en vous trouvant des activités pour vous distraire et vous occuper. Vous verrez, vous penserez beaucoup moins à ce besoin d’attention.

7. Chacun a son degré de pudeur.

Câlin au moment mal choisi, d’une déclaration forcée, l’attention souhaitée est parfois excessive et aurait l’air ridicule si elle venait de votre partenaire. Vous voulez simplement être rassuré(e) sur le moment, mais ce n’est pas la solution à long terme.

8. Renouez avec la source du problème si vous l’avez identifiée

Qu’il s’agisse d’un parent absent, une mauvaise image de soi, votre manque d’affection vient forcément de quelque part. Travailler sur le dialogue ou l’acceptation peut être très bénéfique et permettre d’avancer.

9. Faites-vous aider

Enfin, si vous n’y parvenez pas seul(e), vous pouvez tout à fait consulter un spécialiste pour réussir à venir à bout de ce souci. Le besoin incessant de sollicitude n’est pas une fin en soi.

L'avis de la rédaction : besoin pathologique ou non ?

Si ce besoin constant d'attention nuit à vos relations personnelles ou professionnelles, alors il est devenu pathologique et il est temps d'entamer une démarche et de faire appel à un professionnel de santé. Ensemble, vous pourrez identifier les causes de ce besoin inexorable d'attention et trouverez des solutions. Prenez rendez-vous avec un psychologue. Vous comprendrez ainsi d'où vient ce comportement et comment l'enrayer simplement en mettant en place de nouvelles habitudes et une nouvelle façon de penser.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

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Mais aussi :

Sources : "Les 5 blessures de l'âme" de Lise Bourbeau / "Cognitive Therapy and the Emotional Disorders" d'Aaron Beck / "Motivation and Personality" d'Abraham Maslow

Article proposé par Justine Guilhem

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