Phénomène de groupe : pourquoi agit-on différemment à plusieurs 🧐 ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

J’ai été choquée de voir il y a quelques jours, une vidéo d’un groupe frappant un homme à terre, recroquevillé sur lui-même. Les images sont d’une telle violence que je me suis demandé pourquoi aucun des hommes du groupe ne s’est dit que ce n’était pas normal d’agir ainsi ? Ils ont été probablement entraînés par le phénomène de groupe. Comment peut-on agir différemment lorsqu’on est avec d’autres personnes ? Comment fonctionne le phénomène de groupe ? Explications !

Phénomène de groupe : pourquoi agit-on différemment à plusieurs 🧐 ?
Sommaire : 

Qu’est-ce que le phénomène de groupe ?

On est nombreuses à avoir expérimenté le phénomène de groupe, notamment pendant notre scolarité. Au collège et au lycée, on cherche à vouloir s’intégrer aux autres. Pour cela, on va tout faire pour plaire au reste du groupe, quitte à oublier (un peu) son opinion personnelle. Pire, on peut en arriver au point de faire des choses qui sont contre nos valeurs, tout simplement pour être sûre de se conformer à la volonté de la majorité 😞. C’est d’ailleurs ce qu’à démontrer l’expérience de Solomon Asch.

L’expérience Asch

En 1951, le psychologue Solomon Asch a fait une expérience sur le conformisme et les décisions d’un individu au sein d’un groupe 🧐. Un groupe d’étudiants était invité à faire un test de vision, tous les participants étaient complices sauf un. Le but était de voir le comportement de l’étudiant “naïf” par rapport au groupe. On demanda aux complices et au sujet de jugement la longueur de plusieurs lignes tracées sur des affiches. Les complices devaient donner une mauvaise réponse tout au long de l’expérience. À gauche il y a la référence et à droite les autres lignes :

Les lignes pour le faux test de vision de l'expérience Asch

Préférer la conformité à l’erreur

Au fur et à mesure, il a été observé que le sujet naïf doutait de plus en plus de son avis. À la fin de l’expérience, il s’est conformé à l’avis du groupe, même s’il donnait la mauvaise réponse. L’expérience a été réitérée et elle a montré que 75% des sujets naïfs se conforment au moins une fois à l’avis des autres. Même si les témoignages des sujets non-complices ont montré que cela provoquait un sentiment de confusion, une anxiété généralisée et du stress. Ils ont refoulé leurs émotions contradictoires et ils ont préféré penser qu’ils s’étaient trompés.

Pourquoi le groupe nous influence ?

Sylvain Delouvée, maître de conférences en psychologie sociale, confirme que l’opinion de la majorité a un effet sur notre jugement.

➜ Par exemple, c’est la raison pour laquelle les sondages peuvent influencer une élection. On sera plus susceptible de voter pour un candidat en tête des sondages, plutôt qu’un autre. Peu rassurant, surtout lorsqu’on souffre de politico-anxiété 🤕…

Moins de responsabilités

Si notre comportement change au contact du groupe, c’est parce qu’on se sent moins responsable qu'individuellement. Un peu comme dans l’expérience de Milgram, si une décision est prise en groupe, on a l’impression d’être déresponsabilisé. C’est probablement ce qu’il s’est passé avec le groupe qui frappe un seul homme, ils ont eu la sensation d’avoir une impunité en tant qu’individu. C’est la masse qui agit, on fait partie d’un tout, donc on se sent plus protégé.

La peur du rejet

Autre facteur qui fait qu’on aura tendance à agir contre notre volonté, c’est notre peur d’être rejetée. L’être humain est un animal social, nous avons besoin des autres pour nous sentir bien. C’est encore mieux lorsqu’un groupe nous valide, nous avons un sentiment de reconnaissance ! C’est pourquoi on fera tout pour bien se faire voir aux yeux de la majorité, quitte à oublier son individualité et à faire des choses condamnables 😰.

La violence du groupe

Sylvain Delouvée explique aussi que, lorsque nous sommes en groupe, on aura tendance à être plus violente. Comme il y a un sentiment de déresponsabilisation, la violence collective sera plus “facile”. De plus, il y aura un effet d’entraînement par les autres acteurs du groupe, ce qui nous poussera à agir. Un peu comme l’effet boule de neige, on se laisse happer par le comportement des autres que l’on reproduit.

😈 C’est notamment pour cela qu’il y a des gangs ! Cela explique aussi l’extrême violence de la vidéo du groupe frappant pendant de longues minutes un homme à terre.

Comment lutter contre le phénomène de groupe ?

À 31 ans, je n’ai plus trop la sensation d’être entraînée par le phénomène de groupe. Avec l’âge, j’ai réussi à m’affirmer et à dire ce que je pensais, peu importe si cela plaît aux autres. Cependant, ce n’est pas le cas de tout le monde, en particulier les plus jeunes. Je n’aimerais pas que ma nièce puisse se laisser entraîner dans des affaires sordides, à cause d’une bande. Alors comment faire pour lutter contre ce phénomène ?

Rendre sa singularité à l’individu

Il est essentiel de ramener la personne qui est influencée par un groupe à son individualité. Il faut donc l’éloigner du groupe pour qu’elle puisse à nouveau se connecter à elle-même ✊. C’est d’ailleurs ce que les professeurs et éducateurs essaient de faire lorsqu’ils voient qu’un ou une élève est influencée par un groupe. Ils le prennent à part pour lui parler et lui faire prendre conscience de son individualité et de sa responsabilité.

Prendre confiance

On a bien compris que le plus compliqué dans un groupe est de s’opposer à la majorité et d’oser dire non. En particulier s’il y a une hiérarchie et que l’on s’adresse au leader… C’est pourquoi il faut avoir une construction personnelle solide. La confiance en soi est le meilleur moyen de lutter contre les effets négatifs du groupe 💪. C’est la raison pour laquelle les jeunes sont plus influencés par le groupe, car ils sont encore en pleine construction d’eux-mêmes. Il faut pouvoir les accompagner de notre mieux pour qu’ils puissent exprimer leur volonté 💬.


👉 La pensée du groupe influence incontestablement nos choix, mais cela ne veut pas non plus dire que le groupe détermine nos choix. Un groupe doit nous tirer vers le haut et ne pas nous pousser à commettre des choses contre nos valeurs. Nous restons des individus libres, il ne faut pas l’oublier et oser s’affirmer pour lutter contre le conformisme.

L'avis de la rédaction : posez-vous les bonnes questions

Vous connaissez désormais les mécanismes psychologiques de l'effet de groupe mais même en sachant ça, il n'est pas toujours facile de s'en extirper. Si vous avez le sentiment que vous ou l'un de vos proches, êtes dans un groupe qui vous veut du mal, vous entraîne sur la mauvaise voie, vous fait perdre toute confiance en vous et vous force à adopter des comportements contraires à vos valeurs alors il est bon vous interroger. Que vous apporte ce groupe ? Pourquoi acceptez-vous de dire ou faire certaines choses contraires à vos valeurs ? 👉 Et comme ce travail n'est pas simple à réaliser seul, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous rapprocher de l'un de nos psychologues.

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Source : apprendreaapprendre.com

Article proposé par Camille Lenglet

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15 avril · Wengood

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