Expérience de Milgram, tous tortionnaires ? Que dit-elle de notre obéissance ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

J’obéis, tu obéis, elle obéit… On nous apprend, dès le plus jeune âge, à écouter et surtout, à obéir. Certaines sont plus rebelles, mais pour ma part, j’ai toujours éprouvé de la crainte face à l’autorité. Je me suis peu posée de questions quand on m’ordonnait de faire quelque chose. Serais-je pourtant capable de torturer ou de tuer quelqu’un si on m’en donnait l’ordre ? Le psychologue Stanley Milgram s’est posé la question et en a fait une expérience.

Expérience de Milgram, tous tortionnaires ? Que dit-elle de notre obéissance ?
Sommaire : 

Quel est l'objectif de l'expérience de Milgram ?

Une expérience psychologique a été menée dans les années 60 par Stanley Milgram, un psychologue américain. Suite aux atrocités de la Seconde Guerre Mondiale, le chercheur a voulu comprendre les mécanismes de l’autorité et de la soumission : comment des personnes ordinaires ont pu tuer ou torturer sur ordre hiérarchique pendant le nazisme ? C’est la question à laquelle Milgram a voulu répondre.

Le déroulé de l’expérience

Pour comprendre les mécanismes de l’obéissance, l’expérience s’est déroulée ainsi :

  • Un volontaire accepte de participer à une expérience psychologique sur la mémoire. Il ne sait pas le réel but de l’expérience.
  • Un scientifique lui donne l’ordre d’administrer des décharges électriques à une autre personne en cas de réponse fausse.
  • Le courant électrique est fictif, mais le volontaire ne le sait pas.
  • Plus les réponses sont incorrectes, la troisième personne fait semblant de recevoir des courants de plus en plus violents.
  • Le volontaire entend la souffrance de la personne et doit continuer de suivre les ordres du scientifique jusqu’à la mort (fictive) de la tierce personne.

Les résultats de l'expérience de Milgram

Suite à l’expérience, Milgram publie ses résultats. Ils choquent l’opinion publique puisque deux tiers des participants torturent, dès lors qu’une figure d’autorité le demande 😨. On pourrait penser que, de nos jours, on n’agirait pas de la même manière. Une expérience menée à Varsovie en Pologne prouve le contraire. Plus de cinquante ans après l’expérience de Milgram, les résultats obtenus montrent que 72 des 80 participants ont accepté d’administrer à la (fausse) victime 450 volts.

On comprend donc que, dès que quelqu’un qui représente l’autorité nous donne un ordre, on s’y contraint, même si on fait un mauvais choix. Et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il y a une pression ou une menace 🤯.

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2 minutes pour comprendre le déroulement de l'expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l'autorité.

Sommes-nous, tous et toutes, des tortionnaires ?

L’expérience de Milgram est très controversée, notamment, car le volontaire est biaisé par la pression et la menace du scientifique 🤔. De plus, la communauté scientifique explique qu’on peut la remettre en question en raison des conditions. En effet, tout se déroule en laboratoire et non dans la vie réelle. Donc peu importe le pays, l’époque, le sexe et le niveau d’éducation, les résultats sont toujours très hauts, entre 50% et 87% de soumission.

Un certain contexte

Un tel comportement est terrifiant, mais cela nous enseigne plusieurs choses sur l’obéissance. Nous ne sommes pas toutes des tortionnaires spontanés, pour le devenir, il faut être placé sous une situation d’autorité. En outre, Peggy Chekroun, professeure de psychologie sociale explique que si on agit de la sorte, c’est parce qu’on s’estime être un simple agent d’exécution. On pense que la responsabilité de notre acte n’est pas la nôtre, mais celle de la figure d’autorité 😮.

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Remettre en question l’autorité

Ce que nous pouvons retenir de cette expérience, c’est que désobéir et garder son libre arbitre est crucial, même si cela est difficile. En effet, Peggy Chekroun ajoute que l’obéissance est une norme sociale importante puisqu’elle permet le fonctionnement des groupes. D’ailleurs, quand on éduque son enfant, on lui apprend à obéir. 😳 Faudrait-il prendre le risque de lui apprendre à remettre en cause l’autorité ? Difficile à imaginer, mais l’éducation positive peut être l'une des solutions.

Il faut avoir conscience de cette obéissance inconditionnelle, cet apprentissage se fait à l’âge adulte. Ne pas obéir permet d’être moins passive et de prendre du recul. Avoir peur de sa hiérarchie est, par exemple, une preuve de ce conditionnement à la soumission. Il est donc nécessaire de faire un travail sur soi pour doser obéissance et respect d’autrui ⚖️.

L'avis de la rédaction : obéir ne veut pas dire ne pas réfléchir

L'expérience de Milgram est fascinante et montre notre difficulté à désobéir, à ne pas exécuter un ordre émanant de notre hiérarchie tant l'obéissance est une norme sociale importante. Il y a sans doute un équilibre à trouver, obéir ne veut pas dire ne pas réfléchir. Pourquoi ne pas s'interroger sur les compétences de la personne qui donne les ordres, le bien-fondé de sa demande etc... Et si vous avez le sentiment que votre rapport à la hiérarchie vous pose problème, que vous ne parvenez pas à trouver votre place au travail ou à vous épanouir dans votre activité, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un coach.

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Source : lefigaro.fr

Article proposé par Camille Lenglet

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15 avril · Wengood

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