Sommaire : |
Ma rébellion passive
Je dis que j'ai du mal avec l'autorité et vous imaginez tout de suite que je suis une rebelle, en conflit avec ses parents, professeurs, manager et qui envoie balader quiconque lui donne un ordre. Détrompez-vous ! Mon problème avec l'autorité est bien plus tordu que ça : je pratique une sorte de rébellion passive. Mes parents ne supportaient pas que je désobéisse et ils étaient très très autoritaires. J'ai très vite compris, y compris à l'école, que pour ne pas obéir à un ordre tout en étant tranquille, il ne fallait pas rentrer dans la provocation. Résultat, je n'ai jamais dit ouvertement que je détestais l'école, mais plus on attendait de moi que j'aie de meilleures notes et moins je faisais d'efforts.
Je ne respectais pas les règles, mais en silence, discrètement 🤫. M'opposer frontalement m'a toujours paru vain. Des ordres, il y en a partout, alors je fais le tri, passant de celle qui accepte l'autorité, à celle qui la fuit ou qui s'insurge en silence. Une situation bien plus difficile à vivre qu'il n'y paraît. L'épanouissement n'est pas à la clé !
L'autorité : j'en ai besoin, je fuis, je hais
Nous ne sommes pas tous égaux face à l'autorité, il existe 4 types de profil. La plupart du temps, nous nous reconnaissons facilement dans l'un de ces profils, mais il arrive que, suivant les circonstances, le contexte ou les personnes, nous passions d'un profil à l'autre.
1. Celui qui obéit, le cadre qui rassure
C'est celui qui accepte les ordres sans se plaindre, parce que le cadre le rassure. Il aime avoir une ligne de conduite et pense que recevoir des ordres fait partie du jeu, notamment au travail. Qu'importe le ton sur lequel on lui donne des ordres, il estime ses supérieurs et cherche sans cesse à prouver sa légitimité. Il est capable d'entendre les critiques notamment parce qu'il sait très bien gérer ses émotions, surtout dans ses relations professionnelles.
>>> Cet article pourrait vous intéresser : 5 bonnes raisons d'écouter ses émotions au travail
2. Celui qui trie, obéir ou non ?
Celui qui trie évalue s'il doit ou non obéir à un ordre. Pour qu'il accepte l'autorité, elle doit venir d'une personne en qui il a confiance, qu'il estime, qui est bienveillante et empathique. Ensuite, il n'acceptera un ordre que s'il le trouve justifié. Au travail, si cet évaluateur juge que ses supérieurs ne sont pas à la hauteur ou si un manager se comporte avec autoritarisme, joue au chefaillon et se montre injuste, il y a fort à parier que l'évaluateur se braquera.
😊 C'est une vision de l'autorité que je trouve très saine. C'est d'ailleurs l'un des principes de l'éducation positive. Apprendre à un enfant à obéir c'est bien, à obéir coûte que coûte et les yeux fermés, ça l'est moins. Il existe beaucoup d'ordres injustes, qui ne font pas avancer, il est bon d'apprendre à les distinguer. |
3. Celui qui ploie, quand la peur domine
C'est le profil qui me ressemble. Particulièrement tourmenté, parce que très souvent en proie à un sentiment d'injustice dont il n'arrive pas à faire part. Les personnes qui fréquentent ce type de profil ne se doutent souvent pas à quel point il a du mal à supporter l'autorité. Ce qui domine, c'est souvent la peur d'être licencié, mal aimé, décrédibilisé, et la difficulté à dire non.
👉 Face à un ordre, c'est donc l'autocensure qui s'applique. Résultat : beaucoup de colère intérieure et une nervosité extrême.
4. Celui qui refuse, l'incontrôlable
Et puis bien sûr, il y a celui qui refuse tout en bloc, l'incontrôlable. Quel que soit l'ordre, il est refusé. On est face ici à un ego surdimensionné, démesuré, à quelqu'un qui se croit au-dessus des autres, un narcissique qui pense sincèrement n'avoir aucun ordre à recevoir de personne, sûrement parce qu'ils n'ont jamais vraiment reçu d'ordres dans leur enfance. Impossible de travailler en équipe avec ce type de caractère.
Est-ce que c'est vraiment un problème ?Comparons un instant cette personne qui a du mal avec l'autorité à un chat sauvage. Maintenant, faisons un tour ensemble dans la jungle où chaque animal a un rôle à jouer. Les lions sont les rois, les éléphants sont les gardiens de la mémoire, les singes sont les farceurs... et les chats sauvages ? Eh bien, ils sont les explorateurs, les aventuriers, ceux qui repoussent les limites et découvrent de nouveaux territoires 💪en faisant ainsi profiter aux autres par la suite. Un "problème" avec l'autorité n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Cela peut faire de vous un innovateur, un pionnier, quelqu'un qui n'a pas peur de remettre en question le statu quo et de chercher de nouvelles façons de faire les choses, et ça, c'est précieux. C'est peut-être même exactement ce dont la jungle (ou l'entreprise 😜) a besoin. Bien sûr, si cela engendre des conflits, des difficultés à accepter les règles et les limites, il faudra analyser ce comportement et comprendre pourquoi et comment la personne en est arrivée là et comment modifier ce comportement. Canaliser cette indépendance et ce côté sauvage de manière positive permettra à tout le monde de s'épanouir. |
Peut-on s'épanouir face à l'autorité ?
Face à un problème d'autorité difficile de faire machine arrière, ça reviendrait à changer sa nature ou l'éducation que l'on a reçue. C'est compliqué, voire impossible parfois. Cependant avec un travail sur soi et l'aide d'un thérapeute, des profils tels que "celui qui ploie" ou "celui qui refuse" peuvent se transformer.
S'affirmer
Pratiquer l'insoumission en silence ou accepter tous les ordres avec la boule au ventre, c'est envoyer les mauvais signaux. Personne n'est dans ma tête pour savoir que j'accepte cet ordre à contrecœur et en dépit de tous mes principes moraux. Quelles solutions peut-on alors mettre en place quand on se sent soumis à une autorité qui nous donne de l'urticaire. On peut commencer par pratiquer l'assertivité au travail, afin de s'affirmer, notamment auprès de son manager, mais aussi auprès de ses collègues. Apprendre à dire non est aussi une nécessité, remplacer le "je suis désolée" par merci, aidera enfin à ne pas sans cesse se dévaloriser et puis, si besoin, il n'est pas inopportun parfois de rappeler le cadre légal de son travail à un responsable ("je veux bien faire ça, mais je le ferai demain, car je travaille depuis 8h").
Se faire encadrer
Concernant ceux qui refusent tous les ordres, c'est paradoxalement dans un univers à l'autorité très forte qu'ils pourraient s'épanouir. Armée, police, sport à haut niveau, cuisine de restaurant. Ici, pas de place pour la discussion, le travail est strict, mais les objectifs sont clairs, précis et les sanctions rudes. Dans ce type d'environnement, une personne qui ne supporte pas l'autorité peut trouver une structure qui la soulagera et reposera, même si de temps en temps, des altercations violentes sont encore possibles.
😉 Finalement, la seule chose essentielle, c'est l'équilibre. Quel que soit notre rapport à l'autorité, il faut pouvoir, et surtout dans le monde du travail, accepter le cadre, tout en le décalant de temps en temps !
L'avis de la rédaction : tout est question d'équilibreLe rapport à l'autorité est complexe et personnel. Le tout est de trouver l'équilibre afin de s'épanouir, d'être en phase avec qui on est vraiment et ce que nos supérieurs attendent de nous. L'autorité définit un cadre, lorsqu'il est clair, alors vous êtes en droit de faire tout ce dont vous avez envie dans ce périmètre. Mais pour cela, il faut que le cadre soit clair et bien accepté… Si votre rapport à l'autorité est compliqué et vous empêche de vous épanouir dans votre vie professionnelle, alors il est temps de contacter un psychologue afin d'en étudier les raisons et de trouver des solutions. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
Source : Comment expliquer le rejet de l’autorité ? Zoom sur les rebelles au travail - Welcome to the jungle
Je n'ose pas dire ce que je pense, et si je me libérais ?
Et aussi :