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Qu’est-ce que la thérapie de conversion ?
Comme dit dans l’introduction, les thérapies de conversion existent pour changer l’orientation et l’identité sexuelle d’une personne. Il s’agit donc de “convertir” des personnes à l’hétérosexualité ou à leur genre de naissance 😥. Elles regroupent un ensemble de pratiques pour les “guérir” et qui sont qualifiées comme actes de torture selon l’Organisation des Nations Unies (ONU).
>>> Pour comprendre un peu mieux les personnes transgenres, retrouvez notre article sur la transidentité.
Les modes d’action des thérapies de conversion
L’ensemble des actes effectués durant la “thérapie” peuvent être multiples. Les adeptes des thérapies de conversion assimilent la diversité sexuelle à une maladie qu’il faudrait soigner via plusieurs modes d’action :
- Biologique : via voie médicamenteuse avec la prise d’hormones ou de traitements stéroïdes ;
- Psychothérapeutique : les personnes sont contraintes d’être suivies “psychologiquement”, afin de leur permettre de comprendre ce qui dans leur passé les a rendues “malades” ;
- Confessionnelle : pour “guérir”, l’abstinence et le célibat sont prônés. Il faut aussi suivre certains préceptes spirituels.
Une thérapie de torture
À travers son dernier rapport au Conseil des droits de l'homme, Victor Madrigal-Borloz, Expert indépendant sur l’orientation sexuelle et l'identité de genre, a rapporté les actes de torture effectués pendant une thérapie de conversion. Parmi les exemples, on retrouve des actes de violence physique, psychologique et sexuelle. Il y a aussi des violences verbales, des humiliations, de l’électrocution, de la méditation forcée, de l’isolement et l’internement…
➜ Une pratique courante est la thérapie par aversion 😰. La personne homosexuelle ou trans va être soumise à des sensations négatives, douloureuses ou angoissantes, alors qu’elle est exposée à certains stimulus liés à son orientation sexuelle.
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Les conséquences des thérapies de conversion
Vu l’inhumanité des thérapies de conversion, on peut se douter que les personnes qui les subissent en gardent de nombreuses séquelles psychologiques et physiques. Même si pour l’heure il n’y a aucune donnée statistique nationale sur le sujet, les victimes existent et souffrent durablement.
⚠️ Certaines d’entre elles tombent en dépression ou ont des troubles de la personnalité, voire dans le pire des cas, les victimes vont jusqu’à se suicider.
La société hétéronormative
Si les thérapies de conversion existent, c’est parce que l’homophobie et la transphobie sont encore très présentes dans notre société. Dans certaines familles, ce sont les parents eux-mêmes qui forcent leur enfant à faire une thérapie de conversion afin de “soigner” leur homosexualité et leur transidentité. Parfois ce sont même les victimes elles-mêmes qui vont tenter de faire ces “thérapies”, tant nous vivons dans une société hétéronormée.
Il est important de rappeler qu’il n’y a aucune preuve scientifique solide montrant que l’orientation sexuelle innée pouvait être changée, selon l’Association Mondiale de Psychiatrie. Les thérapies de conversion sont inefficaces, causes des souffrances durables et laissent des séquelles indélébiles, c’est pourquoi il est urgent de faire évoluer nos sociétés grâce à la loi ✊.
L'interdiction des thérapies de conversion en France
D’abord nées aux États-Unis à la fin des années 1970, elles se sont peu à peu répandues en Europe. On pourrait se dire que la France, pays des Droits de l’Homme, y a été hermétique, mais ce n’est pas le cas 👎. En France, on a pu retrouver des thérapies de conversion sous forme de groupes de parole, de séminaire ou de confessions, pratiquement exclusivement dans un contexte religieux. Des associations comme Courage France ou Torrents de vie ont organisé ainsi des “séminaires d’accompagnement”. Cependant, la loi a évolué pour enfin interdire ces pratiques !
Une loi votée par le Parlement le 25/01/2022
Jusqu'à là, le droit français permettait "seulement" de saisir la loi pour différents motifs comme le harcèlement sexuel ou moral, les violences physiques et psychologiques, la séquestration, etc. Il n'y avait donc pas de délit autour des thérapies de Conversion.
Néanmoins, le mardi 25/01/2022, le Parlement a voté pour la loi interdisant officiellement les thérapies de conversion en France 👏. C'est grâce à la députée, Laurence Vancenbroek, que cette loi a été votée et elle prévoit ceci : 👉 Les auteurs de thérapie de conversion auront des peines de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.👉 Une peine alourdie si la victime est mineure : de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. |
La députée explique que c'est un signal fort qui est envoyé aux personnes homophobes et transphobes. Le changement de d'identité ou l'orientation sexuelle n'ont pas à être vu comme une maladie. Emmanuel Macron a même fait un tweet disant qu'être soi n'était pas un crime, qu'il n'y avait rien à guérir :
Le tweet d'Emmanuel Macron
Sensibiliser et dénoncer les thérapies de conversion
Beaucoup d’associations et de collectifs LGBTQA+ se sont battues pour libérer la parole à ce sujet 🗣️. Le collectif "Rien à guérir" a récolté d’ailleurs plus de 200 témoignages pour dénoncer les thérapies de conversion. Le porte-parole, Benoît Berthe, a lui-même subi à 15 ans des groupes de parole organisés par une communauté catholique qui voulait soigner son attirance pour les hommes...
Il ne reste plus qu'à espérer que cette loi fasse vraiment la différence et qu'il n'y ait plus de thérapie de conversion en France. On peut espérer aussi une meilleure prise en charge des victimes, puisque maintenant, c'est officiellement un délit aux yeux de la loi.
L'avis de la rédaction : libérons la paroleVous l'aurez compris, les thérapies de conversion sont une horreur inefficace. Elles laissent souvent de nombreuses séquelles psychologiques, si vous en avez été victime, il faut en parler. N'hésitez pas à vous rapprocher d'associations ou à prendre rendez-vous avec l'un de nos psychologues. La thérapie Cognitive et Comportementale, TCC, est particulièrement efficace sur ce genre de traumatisme. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! |
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Sources : lemonde.fr / ohchr.org / franceinter.fr