La peur : un plaisir cathartique
On ne va pas se mentir, on l'a tous fait : ralentir pour voir les victimes d’un accident de voiture. Mais pourquoi fait-on ça ? Pourquoi regarde-t-on les mêmes images de corps empilés au bord des routes d'Ukraine ou d'Israêl ? Pourquoi a-t-on envie de voir ce qu'on n'a pas vraiment envie de voir ? 📚 Pourquoi lit-on avec plaisir un livre de Stephen King ou regardons-nous Hannibal Lecter se délecter d'un cerveau ? Dans un premier temps, notre attrait pour le macabre est le signe de notre empathie, nous expérimentons la souffrance d’un autre, tout en nous rassurant. En regardant les victimes, nous conjurons nos angoisses : nous ne sommes pas parmi elles. On se confronte à la mort pour se sentir encore plus vivants.
📌 Être témoin du malheur de quelqu'un d'autre permet de se rappeler à quel point nous sommes privilégiées. Ça nous rappelle que tout peut arriver et que nous avons de la chance, beaucoup de chance. Ce mécanisme permet de conjurer bien des angoisses. Cette curiosité refléterait notre curiosité pour l'invisible, la mort et les mystères de l'existence... |
Extérioriser une peur
Être spectateur du morbide, nous permet de faire notre catharsis, dans le sens psychologique du terme, c’est-à-dire, extérioriser nos traumatismes. Au cinéma, au théâtre, en littérature, au sein même de notre confort matériel, nous nous imposons la peur : la boule au ventre, la gorge sèche, les frissons, la chair de poule, les sursauts... tout en sachant aussi que l'on peut aussi y mettre fin à n’importe quel moment. Nous gardons la main, quoi qu’il arrive, ce n’est pas la réalité, mais bel et bien une fiction.

🎞️ Selon certains spécialistes, c’est notre sentiment d’impuissance, face aux drames du réel qui nous pousserait vers le morbide, celui que nous pouvons contrôler, qui nous permet de détourner le regard.
Les commentaires