La prise de conscience en douceur
Si une victime reste avec son bourreau, c’est qu’elle ne le perçoit pas comme tel 😥. Elle aura l'impression qu'elle pourra réussir à soigner l’autre et à le changer. Il y a peut-être un syndrome du sauveur qui se cache derrière cela, mais en tout cas, il est impensable d'abandonner son partenaire. Il est donc important qu'une personne extérieure à la situation l'aide à prendre conscience de la situation en lui mettant en face des yeux, les différents signes du pervers narcissique.
Tout en douceur et dans le respect, on l'invite à nous confier ce qu'elle ressent, son quotidien... Pour l'amener à s'interroger et à réaliser la toxicité de son partenaire. Une opération commando serait trop brutale alors, on évite d'employer des mots crus et de l'assaillir de "manipulateur", "emprise" ou "pervers narcissique". Mieux vaut éveiller sa conscience petit à petit, en demandant par exemple :
- « Que me dirais-tu si je vivais ce que tu me racontes ? »
- « Est-ce de ce genre de relation dont tu as envie ? »
- « De quoi as-tu réellement besoin ? »
- « Que dirais-tu à ta meilleure amie si elle vivait la même chose ? »
👉 Bien que fortement déconnectée de ses besoins, la victime sera sensible à cet effet miroir. En la poussant à se questionner ainsi, on plante des graines qui fleuriront tôt ou tard.
Le rappel des faits
Après la prise de conscience, tout n’est pas gagné et les moments de rechute seront fréquents. Le doute va régulièrement surgir… La victime va se demander si elle n’exagère pas, si elle n’est pas folle. C’est donc à ce moment qu'on doit la ramener sur Terre, avec un soutien factuel.
👉1 fois, 10 fois ou 20, on lui rappelle les faits. Oui, tout cela s’est réellement passé et non, son bourreau n’est pas une victime.
Il peut se passer beaucoup de temps entre la prise de conscience et le moment où la victime prend la décision de partir. Pendant toute cette période, mon soutien et ma patience feront tout pour éviter qu’elle fasse marche arrière.
Le soutien inconditionnel
La psychologue et thérapeute de couple, Hélène Royer, explique que la victime a tendance à se replier sur elle-même par honte, pour se voiler la face ou tout simplement parce que le but du pervers narcissique est d’isoler sa partenaire. La laisser s’isoler, c’est l’abandonner, c’est la laisser entre les griffes de son bourreau. Il faut donc montrer que l'on est là, quoi qu'il arrive. Il peut arriver qu'on se fasse rejeter, cela peut nous blesser, mais on doit être fort 💪. C'est elle qui est dans la souffrance, on doit donc mettre de côté notre rancœur, pour l'aider à s'en sortir.
Après une telle maltraitance physique et psychologique, la victime a besoin d’un soutien de taille et sans faille. On active l'écoute et comprend les émotions, sans émettre aucun jugement. Reprocher la passivité ou dire qu'on se fait marcher sur les pieds déstabiliserait plus qu’autre chose. Une personne brisée se libère d’un poids seulement si elle est prise au sérieux ⚠️.
Enfin, pour voir la lumière au bout du tunnel, on devra sûrement l'aider à entamer des démarches psychologiques, voire dans les situations les plus graves, des démarches juridiques. Cela peut être long, mais quand on aime une personne, on l'accompagne jusqu'au bout 👩❤️👩.
Notre vidéo pour mieux comprendre la victime
Afin d'aller plus loin sur le sujet, voici une vidéo tournée avec la psychologue Anne-Clotilde Ziégler :