Arrêtez d'embrasser votre enfant sur la bouche !

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Mon fils, j'ai envie de l'embrasser, de lui faire tout un tas de bisous, de croquer ses joues, ses orteils... Bref, vous avez compris. Et si mon amour n'a pas de limites, il y a quand même quelque chose que je ne fais pas : embrasser mon enfant sur la bouche. Je ne me l'interdis pas, pour moi, c’est naturel, on n'embrasse pas les enfants sur la bouche ! D'ailleurs, les psychologues sont de mon avis. Explication.

Arrêtez d'embrasser votre enfant sur la bouche !

Un lien fort avec son bébé

Au départ, embrasser son enfant est quelque chose de naturel. En effet, nombreux sont les parents qui embrassent leur nourrisson sur la bouche sans qu'il n'y ait évidemment aucune connotation érotique et sexuelle. Ce serait aussi stupide que de dire qu'allaiter son enfant au sein, c’est malsain 🤱. 

La psychologue, Fran Walfish, explique d'ailleurs qu'embrasser son tout-petit sur la bouche est une expression pure et aimante d'un moment de tendresse. C'est vrai, on a un lien très fort avec nos petits bébés. Les nouveau-nés ont besoin d'être portés, câlinés, bercé et embrassé. N'oublions pas non plus qu'ils découvrent le monde avec leurs bouches 🍼 ! Alors, que le lien se fasse de bouche-à-bouche, dans les premiers mois de l'enfant, n'est pas un problème. Néanmoins, quand ils grandissent, ce n'est pas la même chose

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Quand arrêter d'embrasser sur la bouche ?

Le pédopsychiatre, f, estime que les baisers sur la bouche restent le privilège des amoureux. Il est vrai que dans notre culture, embrasser quelqu'un sur la bouche, c'est lié à une intimité (amoureuse) et à des rapports entre adultes sexualisés. 

👉 Un baiser sur la bouche est lourd de sens et concerne des amoureux. Que va donc penser un enfant ? Si papa embrasse maman sur la bouche et vice-versa, et que moi aussi, j'embrasse papa et maman sur la bouche, quelle est la place dans la famille ? Le bisou sur la bouche n'est donc pas anodin !

Quand un enfant arrive à l'âge de 18 mois, 2 ou 3 ans, c'est un petit individu, ce n'est plus un bébé. Les baisers sur la bouche sont donc moins appropriés 🤚. Peu à peu, l'enfant prend une sorte d'indépendance. Il a moins besoin d'être bercé, d'être porté, il est physiquement moins collé à nous. Même si c'est dur de se séparer de son bébé, les parents ne devraient pas combler un manque d'affection en se nourrissant de câlins et de bisous. D'autant que, comme l'explique la psychologue, Charlotte Reznick, cela pourrait créer des liens émotionnels déroutants pour eux. Selon elle, ce geste pourrait même avoir un impact sur leur vie intime.

📌

Bien sûr, les contacts physiques ont toujours une grande importance, mais ce n'est pas aux parents d'être sans cesse le demandeur et plus encore, quand il s'agit de bisous sur la bouche. D'autant qu'au contact des autres, l'enfant peut se sentir exclu ou différent en comprenant qu'embrasser son enfant sur la bouche, ce n'est pas la norme.

Que faire si l'enfant en réclame ?

Le bisou sur la bouche est donc déconseillé à plus d'un titre. Pour autant, pas la peine de dramatiser ou de paniquer : ce n'est pas d'une gravité extrême, il faut juste se rendre à l'évidence et arrêter dès que le bébé prend conscience de lui 🤔. 

Il ne faut pas attendre les enfants mettent le holà, ce n'est pas leur rôle, mais bien celui des parents. L’enfant ayant naturellement envie de satisfaire ses parents, pas sûr qu'il oserait dire quoi que ce soit 🤐. C'est à vous de fixer les règles et il faut faire comprendre à votre enfant que les règles varient : un jour, on peut s'embrasser sur la bouche et le lendemain, c’est terminé. Eh oui, c'est comme ça, vous êtes parents, ce n'est pas simple, vous apprenez et vous avez le droit de faire marche arrière, de changer d'avis. 

👉 Dites simplement à vos enfants qu'ils sont maintenant trop grands pour être embrassés sur la bouche et que ces baisers sont réservés aux amoureux, mais qu'il aura toujours toute votre affection et votre amour. Dites-vous que votre enfant ne vit pas nécessairement les choses de la même façon que vous. Il est toujours nécessaire et jamais trop tard pour se remettre en question, mais surtout ne dramatisez pas ce type de situation au point d'en faire un tabou, ce n'est pas le but. On obtient beaucoup en expliquant les choses simplement.

Des bisous sur la bouche hors de la maison

Des enfants du même âge qui se touchent et qui s'embrassent sur la bouche, c'est tout à fait naturel. Ça fait partie de leur développement psychosexuel. Ça devient un problème si l'un des enfants oblige un autre enfant. Oui, le consentement est une notion à prendre à compte dès le plus jeune âge. Cependant, on me souffle dans l'oreillette qu'il arrive que des grands-parents, des nounous ou des enseignants de maternelle embrassent les enfants sur la bouche. Là pour moi, c'est un grand non 🤯 !

Laisser des personnes étrangères au cadre familial proche embrasser son enfant sur la bouche, c'est reculer les limites de son intimité et lui laisser penser que son corps est un objet dont les autres peuvent se servir ⚠️Je le répète, le consentement s'apprend dès le plus jeune âge. On ne force donc pas un enfant à embrasser sur la joue, et sur la bouche encore moins, qui que ce soit 🙅‍♀️.

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L'avis des psychologues : des baisers sur la bouche déconseillés !

Les psychologues sont nombreux à déconseiller d'embrasser les enfants sur la bouche, car cela brouille les frontières du consentement. Cependant, si c'est une habitude dont vous ne savez pas comment vous défaire ou si vous avez observé un autre adulte réclamer un bisou sur la bouche à votre enfant, il est urgent de consulter. N'hésitez pas à prendre contact avec l'une de nos psychologues pour échanger sur le sujet, il saura être à votre écoute. 

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! 

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Mais aussi :

Sources : "The Power of Your Child's Imagination: How to Transform Stress and Anxiety into Joy and Success" par Charlotte Reznick // Between Parent and Child: The Bestselling Classic That Revolutionized Parent-Child Communication" par Dr. Haim G. Ginott. 

Article proposé par Lauriane Amorim

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