D’un point de vue extérieur, il est facile de vous imaginer plongée en apnée dans le royaume impitoyable de l’entreprise où seuls règnent les grands requins, et où seuls survivent les spécimens en votre genre, passés maître dans l’art du jonglage : tablette, ordinateur, smartphone… Enchaînant Powerpoint, Confcall, To do list, rétroplanning… Enchaînée aussi un peu à ce bureau qui selon certains dires, vous suivrait jusqu’à votre domicile…quand vous trouvez le temps d’y rentrer. Bref cette réputation vous l’avez construite vous-même car vous vous déclarez continuellement « overbooké » auprès de vos proches, et en plus vous adooooorez le dire. Mais savez-vous pourquoi ?
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🧠Immersion dans la tête d’une personne auto-déclarée « Overbookée »
Dire que l’on est sollicité pour être mieux perçu socialement
Selon une étude américaine, très sérieuse, effectuée par des chercheurs de l’Université de Harvard auprès de leurs concitoyens, l’inconscient collectif entretient l’idée selon laquelle : plus nous sommes occupés, plus notre niveau social est important et mieux nous sommes perçus par notre entourage. L’époque et la société dans laquelle nous vivons, exigeante et en constante évolution, nous imposeraient donc leurs rythmes. A contrario l’oisiveté serait perçue comme un mal qu’il ne faut surtout pas attraper.
Et ce n’est pas l’océan qui nous sépare qui fait prendre l’eau au modèle américain que nous adorons suivre pour le meilleur et pour le pire… C’est pourquoi nos curriculums vitae ne révèlent que très rarement des périodes sans activité professionnelle, quitte à jouer un peu sur les dates. On nous l’a appris très tôt : devoir justifier d’une période dédiée à toute autre activité, aussi riche d’enseignements soient-elles, pourrait s’avérer disqualifiant…
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👉 Les lois de la toute-puissante économie de marché nous imposeraient donc un modèle de reconnaissance sociale. Ainsi nous éprouvons le besoin et la satisfaction de communiquer sur notre contribution acharnée au succès de cette société. Cela nous fait nous sentir indispensables et reconnus aux yeux des autres tant en milieu professionnel que personnel.
Un marqueur culturel
Si le modèle américain peut traverser les océans, il peut également se heurter à quelques barrages. En Italie par exemple, on se base sur une toute autre approche du sujet. Cette hyper activité professionnelle, loin d’être prolifique, pourrait être révélatrice d’un manque d’organisation.
En effet, en Italie, une étude similaire à l’étude américaine évoquée précédemment, a démontré que le loisir est davantage valorisé sur le plan social. Pour les Italiens, le must de la réussite serait de parvenir à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Ainsi avoir du temps libre et se permettre le luxe d’avoir des loisirs permettraient aux Italiens de bénéficier d’une image sociale plus élevée.
👉 Une question de point de vue ? Oui mais pas uniquement. Une éducation basée sur la réussite et la performance peut également conditionner toute notre vie professionnelle d’adulte.
Une éducation basée sur la performance : Construction autour de la peur du vide
Souhaitant préparer au mieux leur enfant pour la vie future et pensant bien faire, certains parents imposent à leur enfant une pression et des exigences très élevées faisant d’eux des bêtes à concours dès leur plus jeune âge :
- Course aux bons résultats à l’école
- Cours privés
- Activités extra-scolaires visant à favoriser les facultés intellectuelles
Une charge de travail supplémentaire et des activités ciblées allant souvent à l’encontre des désirs et besoins de l’enfant. Pourtant après de longues journées d’école, un enfant a besoin de pratiquer une activité « plaisir », et si possible de son choix, une activité qui lui permette de se libérer du stress, de s’épanouir, de se découvrir de nouveaux talents, et de favoriser ses liens sociaux. Autant de facteurs qui visent à améliorer l’équilibre de l’enfant. L’ennui et les bêtises faisant aussi partie de cette construction !
En grandissant les enfants conditionnés à la performance de résultats conservent profondément ancrées en eux les exigences et projections de leurs parents. Ils ressentent le besoin d’être (hyper) actifs pour se sentir vivants, compétitifs, en adéquation avec ce que l’on attend d’eux malgré les difficultés et la fatigue qu’impose un tel rythme. En proclamant leur épuisement à l’entourage, ces working girls and boys réclament donc de la reconnaissance, et de l’amour. Mais attention, suivre un tel rythme n’est pas sans risque.
Attention danger : le burn-out
La fatigue psychique et physique qu’engendre ce rythme infernal ne laisse pas le temps à la remise en question de ce mode de fonctionnement. Il faut souvent attendre le « burn-out » pour comprendre l’ampleur des dégâts sur notre santé et souvent aussi sur notre vie personnelle. Overbooké? Et s’il était temps de lever le pied et de revoir vos priorités ?
L’avis d’Emilie : Il est temps d’apprendre à lâcher prisePour durer sur la longueur, privilégiez votre équilibre. Arrêtez-vous un instant et prenez le temps de souffler. Vous ressentez la peur du vide, le besoin vital de remplir votre agenda ? Alors que pensez-vous de commencer par vous consacrer à une activité qui vous permettra de prendre du recul et de vous recentrer ? La méditation ou le yoga pourraient fortement vous aider dans l’apprentissage du lâcher prise. Savez-vous que beaucoup de chefs d’entreprise, ou de grands sportifs pratiquent ce genre d’activités pour gagner en sérénité et en efficacité ? Et si cette programmation au succès est trop profondément ancrée en vous, que vous ne voyez plus vos amis, que vous ne pouvez envisager de sortir la tête du guidon malgré toute la pression et la fatigue ressenties, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un psychologue ou un thérapeute. Ils sauront déterminer l’origine du problème et sauront vous aider à retrouver un juste équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle. |
Et maintenant, apprenez à profiter de l'instant présent.
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