Un retour au bureau entre excitation et crises à répétition
7 minutes. C'est exactement le temps qu'il m'a fallu pour réussir à sortir de chez moi. Entre l'angoisse d'oublier quelque chose et l'appréhension de quitter mon nid (syndrome de la cabane, bonjour !), j'ai bien dû passer 50 fois devant le miroir, pousser des dizaines de petits cris de motivation et envisager diverses façons d'échapper à cette situation. On dirait une rentrée scolaire.
😨Je suis heureuse de retrouver mes collègues, de pouvoir leur parler, leur parler vraiment et d'avoir à la machine à café les échanges informels qui nous manquaient tant. Mais est-ce que j'ai vraiment envie de revoir Jean-Jacques ? D'entendre à nouveau ses blagues un peu lourdes, de supporter son haleine (ah non ouf, on porte le masque) ? Et que dire de Chantal et de ses réflexions… disons… passive-agressives ? Allez ouf, respire un grand coup, c'est parti !
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Comment ça je ne suis pas seule ?
Je me souviens encore du trajet pour me rendre au bureau. Ça commence bien. Je passe la première tout en me disant que je suis peut-être un peu trop habillée pour un mardi. J'ai perdu l'habitude de m'habiller selon les circonstances. A ma décharge, il n'y avait plus trop de "circonstances" ces derniers temps. Je reprends donc instinctivement le chemin vers mon travail, quand je tombe sur… un bouchon. Quoi ? Mais ça existe encore en 2021 les bouchons ? On dirait donc que c'est bel et bien la fin du travail depuis la maison et le retour des trajets de l'enfer. Sauf que je ne supporte plus !
🚗 🚗🚗 🚗Chaque minute que je passe dans ma voiture à l'arrêt me semble être une minute qu'on m'a volée. Alors que mon temps m'appartenait, que pendant toute cette période de confinement et de télétravail, j'étais la maîtresse de mes horloges, là je subis et c'est insoutenable. D'autant plus que je risque de rater le début de la toute première réunion en présentiel. Je sombre peu à peu sous la clim, la colère et l'impatience.
50 minutes et 5 vrais sourires plus tard
Après 50 minutes d'un trajet sans fin, je me gare enfin sur le parking de l'entreprise. En sueur, stressée et presque au bord des larmes, ce n'est pas comme ça que j'imaginais mon retour au bureau. On repassera pour la sérénité ! Je franchis le pas de porte de l'open space, anxieuse et déconfite et que vois-je ?
😃 😃 😃 😃 😃 5 sourires qui m'accueillent et m'attendent à la machine à café. Divins collègues ! Enfin une discussion, une vraie. On parle tous en même temps et après avoir passé des mois à ne voir que des visages, je les vois enfin tous en pied. Cette vision me ravit et me fait rire. Qui aurait pu penser qu'on oublierait que nos collègues avaient un corps, un corps entier et pas seulement ce visage de visio.
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Retrouvailles - 1 Concentration - 0
Finalement, le stress du départ, la nervosité du trajet et l'angoisse des retrouvailles ont été vite balayés. Reste une chose importante : je suis là pour travailler, mais travailler avec autant de monde autour, je ne sais plus faire. Je regarde à droite, à gauche, tiens quelqu'un parle au fond de la salle, j'entends aussi un rire et par la fenêtre je vois un bus qui passe avec une pub pour du pain de mie. Tiens mais je n'aurais pas un peu faim moi ? Ecrire un article… je dois écrire un article. Réfléchis, réfléchis. J'ai mal aux pieds, ça fait combien de temps que je n'ai pas travaillé avec des chaussures ?
En bref, le reste de la journée s'est écoulé au rythme de mes doigts sur le clavier, des réunions animées et des cafés partagés. Au bureau comme partout ailleurs, les choses restent identiques, mais bien différentes quand même !
Ai-je perdu une part d'humanité ?
Les choses qui étaient normales, que je supportais avant, comme des bouchons sur mon trajets ou quelqu'un qui met un temps fou à acheter son café, sont aujourd'hui des choses qui me semblent insurmontables et mettent mes nerfs à vif. Être chez moi souvent, longtemps, la plupart du temps, m'a permis de me rendre compte des choses qui manquent et qui sont essentielles : voir et partager du temps avec des personnes que l'on apprécie, au travail, comme en dehors. Mais d'un autre côté, ce temps chez moi m'a déshabitué de tous ces tracas quotidiens.
🤗 J'ai sans doute perdu en patience et en tolérance, mais j'ai gagné en sérénité, en apaisement et en jubilation. Alors pour conclure, le retour au bureau c'est bien… mais pas tous les jours !
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L'avis de la rédaction : ne pas laisser l'angoisse s'installerLes différents confinements ont laissé des traces, retourner au bureau et voir du monde peut créer une certaine anxiété. Si vous sentez que la levée des restrictions sanitaires génère en vous une forte angoisse, il ne faut pas hésiter à contacter un psychologue. |
Attention ! Le nombre de burn-out à doublé depuis le début de la pandémie !
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