Alors que les jeunes Croates et Espagnols quittent le domicile familial à l’âge de 31 et 29 ans, les jeunes français, sont plus précoces et prennent leur indépendance à 24 ans. Pour les enfants comme pour les parents, c'est un moment important qui nécessite une préparation en amont pour éviter le syndrome du nid vide.
«Ma fille, mon enfant, je vois venir le temps où tu vas me quitter*», le baby blues acte II
Tout comme l’arrivée d’un enfant bouleverse la vie de ses parents, son départ est aussi une révolution. Déchirement, tristesse voire morosité, la nostalgie vous agrippe… c’est le retour d’une sorte de baby blues. Les repères disparaissent, le quotidien va changer, mais en plus, vous avez l’impression que vous ne servez plus à rien. Sympa ça, mais alors on fait quoi pour éviter ça ? D’ailleurs, le syndrome du nid vide, on y passe tous ou pas ?
Père/Mère, l’inégalité face au vide
On ne va pas se le cacher, le syndrome du nid vide touche avant tout… les mères (évidemment). Pourquoi ? Eh bien, il semblerait que les pères soient un peu plus pragmatiques et voient dans le départ de leur enfant la fin d’un processus. A eux donc le sentiment du devoir accompli et à nous le sentiment de vacuité !
Pourtant, les nouvelles générations de papas sont bien plus proches de leurs enfants et très présents dans l’éducation. Même si la route est longue du côté du congé paternité, en 2016, 70% des pères prenaient les 11 jours dont ils bénéficient. Ces nouveaux papas, plus fusionnels, pourraient donc bien, eux aussi, être en proie au syndrome du nid vide. Mais on va éviter de le crier sur tous les toits.
Parents entre autre
Votre petit (grand) dernier vient de vous annoncer qu’il part vivre en colocation à 300 km. Aïe, vous sentez déjà ce pique au cœur et ce nœud dans la gorge, là c’est sûr, vous ne survivrez pas à cette annonce avec un coup de cafard. Vous sentez plutôt poindre une petite dépression… Vous savez quoi ? 35% des parents sont comme vous et souffrent du syndrome du nid vide. Les autres ? Les autres ne sont pas d’infâmes monstres sans cœur à la tête d'une tribu de névrosés. Les autres, sont seulement des parents, mais entre autre chose. Ce sont des parents et souvent même de bons parents, on vous rassure, qui ont simplement admis deux choses :
- 1. Ce sont des individus à part entière, qui sont aussi parents
- 2. Si être parents est un rôle qui évolue et se modifie, les liens du cœur, eux, restent et demeurent
La séparation : un savoir-faire
Si vous y réfléchissez, au cours de votre relation parent/enfant vous avez déjà connu des séparations : la naissance, les premières nuits dans sa chambre, la crèche, l’école, les premières colonies de vacances… Toutes ces petites séparations n’avaient pour but que de vous amener ici. Vous avez passé toutes ses étapes, avez donc appris à quitter votre enfant et que les liens du cœur étaient plus solides qu’une séparation. Pourquoi n'y arriveriez-vous pas maintenant ?
Le secret, pour supporter le départ de son enfant, c'est l'anticipation : durant leur enfance, évitez l’hypercontrôle, faites-leur confiance, rappelez-vous toujours que leur départ est inévitable et qu'il est le signe qu’ils sont devenus adultes et que vous avez donc fait du beau travail !
Vous n’avez pas anticipé ? Tout n’est pas perdu !
Oui sauf que vous, votre enfant quitte le nid dans peu de temps, vous ne pouvez plus anticiper et vous le sentez, vous n’êtes pas prête à vivre ce départ. Vous le voyez déjà tapi dans l'ombre ce un sentiment d’abandon, d’inutilité, de vide… stop ! Envisagez les choses sous un autre angle. Et si le moment était plutôt venu de dire « chouette » ? Vous serez un parent à vie, mais maintenant, vous êtes libre. Oui on a bien dit libre !
Finies les responsabilités liées à l’éducation. Vous pensez vide, pensez plutôt temps pour vous. Refaites la déco, finissez enfin un livre ou une série, prenez l’apéro à l’heure que vous voulez et partez en vacances en dehors de vacances scolaires (enfin !). Pensez « chouette » parce que vous pouvez profiter de ce moment pour vous réinventer. S'il n'y a qu'une chose à retenir, c'est que le départ d'un enfant n'est pas une rupture. Vous restez liés et toujours en contact, le moment est juste venu pour vous d'évoluer dans votre rôle de parent et de vous préparer à aimer de nouvelles personnes : les conjoints de vos enfants, leurs beaux-parents, leurs enfants, etc.
L'avis du psy : une résonance avec notre propre enfanceLe départ des enfants se vit à la lumière de notre propre enfance comme l'explique Béatrice Copper-Royer, auteur du livre Le jour où les enfants s'en vont. "Notre réaction et notre manière de vivre ce déchirement dépendent en effet en grande partie de la manière dont nous avons nous-mêmes vécu notre propre histoire avec nos parents. Quand notre départ a été douloureux ou conflictuel, cela va forcément résonner en nous et réactiver nos souvenirs lorsque nos enfants vont partir de la maison. Il faut alors faire un travail sur soi pour comprendre ce qui est en jeu." N'hésitez pas à contacter un thérapeute si vous ne parvenez pas à passer ce cap. |
* Ma Fille, Serge Reggiani - Source : psychologies.com
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