Comment arrêter de se ronger les ongles ? Ma vie avec l'onychophagie

Mis à jour le par Lauriane Amorim

Ça fait des années que je me ronge les ongles. Je ne pourrais pas vraiment dire depuis quand, mais j'ai l'impression d'avoir toujours eu les doigts à la bouche. En classe quand je m'ennuie, en examen quand je stresse, en réunion quand je me concentre, au téléphone quand j'attends. Je suis adulte, et cette habitude que je pensais quitter en même temps que l'adolescence, me poursuit encore aujourd'hui encore. J'ai dit habitude ? Je voulais dire TOC, addiction, maladie, peut-être même...

Comment arrêter de se ronger les ongles ? Ma vie avec l'onychophagie
Sommaire : 

Se ronger les ongles, c'est moche, mais ça fait du bien

C'est souvent une habitude qui commence dans l'enfance, l'époque, où, porter ses doigts à la bouche est presque naturel. Visiblement, c'est à l'adolescence que l'on est le plus touché par l'onychophagie et souvent cette habitude persiste à l'âge adulte. C'est là que ça devient difficile. Se ronger les ongles, c'est moche. L'acte est laid, quant au résultat, n'en parlons même pas ! Le bien-être que je ressens lorsque je casse un ongle entre mes dents est bien vite annulé par un sentiment de honte. Celle de ne pas assumer mes mains abîmées. L'onychophagie est bénigne, mais étant donné que je passe mon temps à me toucher, gratter et grignoter les doigts, j'ai des micro lésions cutanées et donc des ongles courts, cassés... C'est laid !

Pourquoi je me ronge les ongles ?

Franchement, l'origine, la cause exacte je ne l'ai pas, et je ne pense pas que quiconque se ronge les ongles puisse vraiment en déterminer la raison primaire et principale. Ce que je sais, c'est que dans l'enfance, plus tard à l'adolescence et même encore maintenant, c'est que mon onychophagie est liée au stress, à l'anxiété, à la frustration et à l'ennui. C'est véritablement un geste qui m'apaise et qui me fait du bien. Au moment où je me ronge les ongles, ma respiration se calme, je suis concentrée et paradoxalement, j'ai comme une sensation de contrôle. Je maîtrise la situation et je prends du plaisir. J'aime sentir ma dent passer sous mon ongle et le pic de la satisfaction intervient lorsqu'il se détache. J'ai gagné et en même temps, j'ai perdu.

L'onychophagie est-elle une maladie ?

J'ai plusieurs fois essayé d'arrêter de me ronger les ongles. Souvent après une grande période de stress, lorsque j'avais réussi un examen, trouvé un emploi ou que les vacances débutaient, je décidais de ne plus toucher à mes ongles. Je fais alors des efforts inconsidérés pour que mes doigts ne s'approchent pas de ma bouche, mais pour combler le manque je ne peux m'empêcher de toucher mes ongles, de les passer les uns sous les autres, de triturer mes cuticules ou les petites peaux qui dépassent de mes doigts. C'est très dur de les oublier, c'est pourquoi j'ai souvent associé le fait de se ronger les ongles à une addiction

Il semblerait pourtant que les chercheurs aient opté pour le trouble obsessionnel compulsif, le TOC. Une volonté inconsciente et quasi "hygiénique" de vouloir sans cesse régulariser l'extrémité des ongles, mais de manière compulsive et non maîtrisable. C'est donc une technique "pratique" : se couper (avec les dents) les ongles qui ne cessent de pousser tout au long de la vie, qui vire en technique obsessionnelle : se couper (avec les dents) les ongles, alors même que ce n'est pas nécessaire et dans le but de se faire du bien.

Comment arrêter de se ronger les ongles ?

Il existe quelques astuces simples pour arrêter de se ronger les ongles :

  • le vernis amer
  • les faux ongles
  • la manucure
  • le chewing-gum
  • le sport

Ces astuces sont simples, mais sont-elles efficaces ? Pour ma part je peux vous dire que ni le vernis amer, ni les faux ongles ne m'ont stoppée dans mon élan ravageur. Je raclais le vernis amer avec mes dents et rongeais les faux ongles. Le chewing-gum fonctionne, mais un temps seulement. Bien évidemment on ne va pas passer sa journée à mâcher du chewing-gum. Quant au sport, il est efficace puisqu'il participe à la réduction du stress, et de l'anxiété, mais face à certaines situations où l'ennui guette, il ne peut rien. La manucure reste pour moi la solution la plus efficace, bien qu'éphémère. C'est magique, mais lorsque je prends soin de mes ongles, je ne les touche plus pendant quelques jours.

Point important, comme pour le pipi au lit, il est assez contre-productif de fâcher ou de punir un enfant qui se ronge les ongles. L'idée étant d'éviter les situations stressantes et frustrantes, mieux vaut mettre en place une ambiance valorisante et le féliciter quand il se retient et ne touche pas à ses ongles.

L'avis de la rédaction - Une prise en charge thérapeutique et globale

Quand je suis tombée enceinte, j'ai commencé une thérapie pour parler de mes angoisses. Je me suis aperçue, à cette occasion, que je me rongeais bien moins les ongles. Le fait d'évacuer ce qui me pesait m'apaisait et je recevais des conseils pour gérer mon anxiété, ce qui a favorisé l'arrêt de cette habitude. Consulter un thérapeute parce qu'on se ronge les ongles peut paraître un peu excessif, mais ce n'est pas incongru. Les astuces présentées plus haut, je l'ai dit, ont leurs limites et il faut comprendre que l'onychophagie est un trouble associé aux émotions (stress, anxiété, angoisse, colère, ruminations, etc.) il faut donc chercher ce qui se cache sous ses émotions. Faire le point sur cette instabilité émotionnelle peut permettre de repérer des circonstances favorisant l'onychophagie. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est le traitement le plus efficace pour se défaire de ce réflexe, cette addiction.


Contacter un thérapeute

Besoin d'un peu d'action ? Voilà 10 choses à faire quand on s'ennuie

Et aussi :

Article proposé par Lauriane Amorim

Mon rêve de bonheur : redécouvrir le monde avec des yeux d'enfants

Nos derniers articles

Comment vraiment lâcher prise pour tomber enceinte ?

C'est une envie contre laquelle on ne peut pas grand-chose. C'est une envie qui vient des tripes : celle de faire un enfant. Et lorsque l'on rencontre des difficultés à tomber enceinte, c'est la vie elle-même qui semble nous jouer son plus mauvais tour. Et lorsque le vide devient une obsession, le mal d'enfant n'est plus une option, c'est une réalité. Le lâcher prise peut être une première solution.

Ces parents qui en demandent trop, zoom sur l'hyper éducation

Le rôle de parent est exceptionnel, mais très ingrat. Je suis jeune maman mais je le sais : quoi que je fasse, je ferai des erreurs. C'est comme ça. Parce que bien qu'on veuille le meilleur pour nos enfants, parfois, on se plante, on va trop loin, on en fait trop et on leur en demande trop. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'améliorer, bien au contraire.

Adulte, mes parents divorcent, au secours ! Comment gérer ?

L’âge idéal pour bien vivre le divorce de ses parents ? Il n’existe pas. Certains diront qu’un enfant sera davantage touché par la séparation. Moi, je dis qu’un adulte n’est pas moins épargné. On nous prend parfois encore plus pour un arbitre et pour un médiateur vu qu'on est âgé... Mais ce n'est pas parce qu'on est adulte qu'on n'est plus leur enfant ! Comment faire que cette étape infernale se passe (à peu près) bien ? On vous explique.

Les phrases assassines de belle-maman, mais pourquoi est-elle aussi méchante ?

Ah belle-maman qui nous lance les pires remarques dès qu’on la voit. Un plaisir n’est-ce pas ? J’ai l’impression qu’on a toutes eu affaire un jour à une belle-mère (BM) peu empathique et intrusive, voire cruelle ! Elle a beau être la mère de l’homme que l’on aime, on a parfois envie de l’étrangler après une énième phrase assassine. Un compte Instagram les a d’ailleurs répertoriées pour montrer ces "pépites". Mais pourquoi ce comportement ? Comment faire en sorte de bien s’entendre avec belle-maman ?

Nouvel an : mais pourquoi nous aimons autant cette célébration ?

Nous fêtons toutes la nouvelle année avec une pointe d’angoisse et d’espérance, la suppliant d’être meilleure que la précédente et de nous apporter du bonheur à gogo. Mais pourquoi tant d’espoir, quand on sait que rien ne change en une nuit ? Ce passage est hautement symbolique. Explications.

“Mais pourquoi personne n'intervient ?!” ou l'effet témoin !

Une fois, j’ai vu un homme s’effondrer sur le trottoir. Déjà, assister, c'est traumatisant, mais alors voir que les gens ne réagissaient pas a été peut-être encore pire. Moi-même j’ai douté : dois-je aller le voir ? Après quelques secondes d’hésitation, je suis allée voir ce monsieur qui faisait un malaise. Après coup, d’autres personnes se sont rapprochées, mais je me demande tout le temps : et si je n’avais pas bougé ? Est-ce que quelqu’un d’autre serait intervenu ? Eh bien, je n’en suis pas si sûre, à cause de l’effet témoin. Explication.

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Anne-Clotilde Ziegler : Emprise et Violences psychologiques, physiques et sexuelles.

30 novembre · Wengood

38:46


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube