Ce qui change après la mort de ses parents, un séisme qui bouscule

Mis à jour le par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

« "Il ne faut pas pleurer, mon petit, c'est naturel que les vieux meurent. Tu as toute la vie devant toi. " Il cherchait à me faire peur, ce salaud-là, ou quoi ? J'ai toujours remarqué que les vieux disent "tu es jeune, tu as toute la vie devant toi", avec un bon sourire, comme si cela leur faisait plaisir. Je me suis levé. Bon je savais que j'avais toute ma vie devant moi mais je n'allais pas me rendre malade pour ça. »

Ce qui change après la mort de ses parents, un séisme qui bouscule

J’ai eu envie de commencer cet article par la citation de l’un de mes auteurs préférés, Romain Gary, issue de l’un de mes romans favoris : La vie devant soi. J’aime beaucoup cette citation car elle est à l’image du roman, pleine de poésie, d’humour et de sincérité à hauteur d’enfant. (Bref, je vous le conseille très fortement.) Et si je souhaitais partager cet extrait en introduction c’est parce que, en plus d’être beau, il nous rappelle que c’est normal de perdre ses parents un jour, mais aussi que ce n’est pas la fin de tout. Bien heureusement.

La phase de deuil

Même si perdre ses parents est dans l’ordre des choses et qu’il s’agit du cycle naturel de la vie, il n’en reste pas moins un moment difficile à traverser. Qu’on ait 25 ou 45 ans, perdre ses parents est toujours un moment particulier dans une vie. Mais avant de parler de l’après-après, il est important de ne pas oublier le juste-après ; c’est-à-dire la phase de deuil.

Cette étape, c’est celle du grand bazar des émotions fortes. Abandon, solitude, tristesse, impuissance, culpabilité, colère, peur, angoisse, mais peut-être aussi un sentiment de libération ou de délivrance de certaines angoisses. Nous avons toutes des relations uniques avec nos parents ; les émotions qui nous traversent à leur mort sont donc naturellement différentes. C’est à cet instant précis que, une fois de plus, on met la culpabilité à la porte. Non mais c’est vrai, c’est déjà assez difficile comme ça, sans avoir à rajouter le regard et le jugement des gens sur notre façon de gérer ce deuil.

Chaque contexte est différent : à quel âge ça nous arrive ? Est-ce une mort naturelle ou pas ? Était-elle soudaine ? Est-on enfant unique ? Quelle relation avions-nous avec eux ? Quels soutiens possédons-nous ? Chaque deuil est vécu différemment en fonction de tous ces aspects et si nous ressentons telles émotions, il ne faut pas s’en vouloir mais plutôt les écouter.

👉 Cet article peut vous aider : Choc émotionnel : comment surmonter un événement violent ?

Une redéfinition de soi

C’est normal d’être chamboulée après un tel deuil. Nos parents sont les grands témoins de notre vie. Alors forcément, lorsque ces témoins disparaissent, c’est aussi un bout de nous et de notre histoire qui s’en va avec eux. Ils emportent des souvenirs et des façons d’être, des choses qui ne sont pas matérielles et pas remplaçables 😥. Jusqu’à leur mort, nos parents ont toujours été là, de près ou de loin. Ils font partie du décor et c’est difficile voire impensable d’imaginer ce décor qu’on a toujours connu sans leur présence.

Aussi, je parlais tout à l’heure de l’ordre naturel des choses. Cet aspect est important puisque, mathématiquement, si nos parents meurent, c’est qu’a priori le prochain tour est pour nous. Je ne suis pas hyper calée en maths, mais il semble logique que ce décès nous remue à l’intérieur aussi parce qu’il nous fait prendre conscience plus soudainement de l’avancée de la vie 😟. Et même si nous serons toujours l’enfant de nos parents, finalement après leur mort, nous ne sommes plus tellement « l’enfant de » ; les repères toujours connus se trouvent modifiés et notre statut ou identité peuvent être un peu chahutés.

Mais cette modification imposée n’est pas forcément négative ! Que l’on aime très fort nos parents ou pas, cet événement peut aussi être émancipateur. Il est possible de se sentir libérée d’un poids tout en étant triste, ou pas (parce qu'on n'est pas obligé d'aimer ses parents). Autre possibilité : rien ne change vraiment. Et devinez quoi ? Ce n’est pas grave non plus. Chaque histoire est différente. Toujours est-il que cet événement peut être l’occasion de faire un bilan, de requestionner certaines choses et d’opérer des changements dans notre vie.

Une modification de la structure familiale

Ce qui peut changer aussi après la mort de ses parents, c’est l’organisation du cercle familial. Avec le départ de ces deux acteurs plus ou moins centraux, la dynamique n’est plus la même, qu’on le veuille ou non. C’est comme si les cartes étaient rebattues et qu’une nouvelle partie allait commencer, avec pourquoi pas de nouvelles règles du jeu. Des traditions peuvent s’évanouir ou d’autres se créer, et les relations familiales peuvent évoluer aussi. Dans certaines situations, les parents pouvaient être le lien maintenant un contact. Lorsqu’ils ne sont plus là, des relations peuvent s’estomper, ou au contraire et plus positivement, de nouvelles relations peuvent naître.

L’avis de la rédaction : une perte qui change tout

Beaucoup de choses peuvent changer après la mort de nos parents, intimement mais également dans nos relations aux autres et notre rapport au monde. Ce décès est un séisme et il est normal qu’il nous affecte. Mais il ne doit pas nous submerger ni nous empêcher de continuer à vivre. Dans son livre, Surmonter le deuil de ses parents, le psychologue Alexander Levy parle de reconsidération de ses priorités, de mariage, divorce, naissance, rapprochement ou éloignement d’avec ses propres enfants, rupture ou reprise d’amitiés, changement d’orientation professionnelle…comme autant de manifestations normales suite au décès de ses parents. À l’instar de ce livre qui peut nous aider à comprendre ce que nous traversons, les psychologues sont là pour nous accompagner, si besoin, dans ce moment de transition.

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Article proposé par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

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