Les symptômes liés à cette peur
Les premiers symptômes peuvent apparaître brutalement, l'enfant refuse de retourner en cours, il peut même promettre d'y retourner le lendemain, mais le lendemain, rien n'y fait. Un choc émotionnel ou un événement traumatique peut déclencher cette phobie brutalement (comme du harcèlement ou un décès dans la famille).
Les symptômes peuvent aussi être plus discrets, votre enfant va alors prétexter des maux de ventre, de tête et passer de longues heures à l'infirmerie ou demander à rentrer chez lui. Le stress envahit l'enfant et il n'est alors plus capable d'aller en classe.
Les signaux qui doivent alerter se manifestent souvent au moment du départ pour l'école, ou lorsque l’enfant anticipe le départ :
- ▶️ Détresse émotionnelle,
- ▶️ Diarrhées,
- ▶️ Vomissements,
- ▶️ Maux de tête,
- ▶️ Douleurs abdominales,
- ▶️ Pâleur du visage,
- ▶️ Tremblement,
- ▶️ Transpiration excessive,
- ▶️ Angoisse avec accélération du rythme cardiaque et respiration difficile,
- ▶️ Violence contre les parents,
- ▶️ Tentative de fugue.
⚠️ Soyez attentif à ces signaux, mais retenez surtout qu'il ne s'agit pas d'un simple caprice d'enfant qui ne veut pas aller à l'école et préfère jouer à la console. Ce n'est pas qu'il ne veut pas, c'est qu'il ne peut pas. C'est une réelle souffrance à ne pas négliger.
Quelles en sont les conséquences ?
Ces signaux doivent alerter des parents qui n’aperçoivent pas toujours l’absentéisme ou les stratégies d’évitement. Plus le problème est pris tard et plus, il peut s’amplifier, au point que l’enfant s’isolera de plus en plus et que les conséquences soient vastes :
- ⏩ Échec et décrochage scolaire,
- ⏩ Isolement social,
- ⏩ Troubles du sommeil,
- ⏩ Perte de l'estime de soi,
- ⏩ Épisodes dépressifs,
- ⏩ Risques suicidaires (dans les cas sévères).
Lorsqu’ils sont face à ce problème, il n’est pas rare que les parents, un peu perdus, cherchent à reprendre les commandes par le biais de menaces ou de punitions. C’est malheureusement une attitude qui ne fera qu’entretenir le comportement problématique. Les parents, comme pris au piège, finissent alors par céder parce qu’ils ne parviennent plus à faire face à l’angoisse de leur enfant. Elle devient trop forte pour eux… Pourtant, il faut agir. En effet, le Pr Antoine Guedeney, pédopsychiatre à l'hôpital Bichat, met en garde : "La phobie scolaire non traitée conduit dans 40% des cas à des troubles psychiatriques à l'âge adulte"...
Comment combattre la phobie scolaire ?
Il est très important de ne pas ignorer les symptômes de la phobie scolaire. Plus la prise en charge est précoce et plus l’évolution du trouble sera freinée. La première étape consiste à établir un diagnostic précis avec une équipe pluridisciplinaire : médecin traitant, pédopsychiatre et équipe scolaire. Cette évaluation permet d'écarter les causes physiques et d'identifier les facteurs déclenchants spécifiques.
L'approche thérapeutique privilégiée est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Cette méthode aide l'enfant à modifier ses pensées anxiogènes et à développer des stratégies concrètes pour gérer son anxiété. Cependant, il est aussi possible d'opter pour une thérapie familiale, car la phobie scolaire est souvent le symptôme d'un dysfonctionnement systémique.
Le retour à l'école se fait progressivement selon un protocole personnalisé : présence de quelques heures par jour, aménagements spécifiques (lieu calme, contact avec les parents si nécessaire), création d'expériences positives. L'objectif est de reconstruire progressivement la confiance de l'enfant. Dans certains cas, des approches complémentaires peuvent aider : hypnose médicale, sophrologie, EMDR en cas de traumatisme. Un traitement médicamenteux temporaire peut être envisagé pour les cas sévères, toujours en complément de la psychothérapie. La communication entre professionnels, famille et école doit rester étroite. Avec une prise en charge adaptée et bienveillante, la phobie scolaire se soigne bien.
L'avis de la rédaction : Une prise en charge rapide est nécessaireN'attendez pas pour prendre rendez-vous avec un psychologue si vous constatez des changements de comportement chez votre enfant et des symptômes d'une phobie scolaire. C'est une réelle souffrance qu'il faut pouvoir soulager rapidement. Plus la prise en charge est précoce, meilleurs sont les résultats. En plus, il est important de noter que le suivi à long terme est essentiel pour consolider les progrès et prévenir les rechutes.
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Mais aussi :
Sources : André, C. (2020). Les phobies spécifiques chez l'enfant et l'adolescent. // Benoit, J.P. (2019). La phobie scolaire : comprendre et agir. // INSERM (2021). Troubles anxieux chez l'enfant et l'adolescent. Expertise collective.
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