La charge sexuelle : quand la charge mentale s’invite au lit

Mis à jour le par Camille Lenglet

S’épiler la moindre partie du corps, penser à la contraception, dépenser une fortune en lingerie, aller chez le gynécologue… Je parie que si vous êtes une femme, vous connaissez très bien tout cela. C’est mon cas et si je le faisais automatiquement avant, depuis quelques années j’en ai ras le bol ! Les hommes ne font pas un dixième de ce que l’on fait, c’est d’ailleurs pour cela que deux autrices, Caroline Michel et Clémentine Gallot, ont défini la “charge sexuelle”. Eh oui, la charge mentale s’invite aussi dans notre lit. Explications.

La charge sexuelle : quand la charge mentale s’invite au lit
Sommaire : 

Qu’est-ce que la charge sexuelle ?

Est-ce que je suis bien épilée ? Comment pourrais-je lui donner davantage de plaisir ? Est-ce qu’on fait l’amour assez fréquemment ? Est-ce que j’ai bien pris ma pilule ce soir ?... Autant de questions que l’on peut se poser lorsqu’on est une femme cis-genre hétérosexuelle et c’est bien la preuve qu’il y a une charge mentale dédiée à la sexualité. D’ailleurs, ce sont deux autrices qui ont mis en lumière le terme de “charge sexuelle”, Caroline Michel et Clémentine Gallot, dans leur livre qui porte le même nom. Elles définissent ainsi la charge sexuelle 🧐 :

"C’est l’addition de la charge mentale, qui consiste à toujours anticiper un milliard de choses, et de la charge émotionnelle, qui consiste à toujours être au petit soin pour les autres."

Comme l’expliquent les deux autrices du livre, nous sommes tellement conditionnées à penser à tout, tout le temps et à tout le monde, que cela nous rattrape même au lit. Et il est hors de question de dire que l’on a juste à arrêter de “penser”. Cela est bien plus complexe que cela, puisqu’on porte un poids que les hommes n’ont pas envie de partager.

Illustration sur la charge sexuelle : une femme pense toujours à la contraception ou au dépistage.

Un exemple de charge sexuelle avec une illustration de Maedusa.

Pourquoi a-t-on cette charge sexuelle sur nos épaules ?

Tout “simplement” : parce qu’on vit dans une société patriarcale et androcentrée, c'est-à-dire, avec un mode de pensée envisagé uniquement du point de vue masculin 😅. Cela passe, bien sûr, par une éducation très genrée dans laquelle les enfants grandissent.

Les petites filles intériorisent dès leur plus jeune âge à être disponible, à l’écoute, sensible, à se faire belle, etc. Tout cela pour plaire au “male gaze, le fameux regard masculin. À l’inverse, les garçons sont élevés pour être autonome, rationnel, courageux, voire égocentrique. Sans compter qu’en grandissant, on est très vite confrontée à la normalisation de la sexualité, via l’hétérosexualité....

Conditionnée au plaisir masculin

On grandit donc dans une atmosphère qui n’est vraiment pas propice au développement d’une sexualité féminine épanouie. D’ailleurs, c’est encore pour cela que l’éjaculation masculine clôture un rapport sexuel, il faut s’arrêter quand monsieur a joui 😤.

"La sexualité telle qu’on nous l’a apprise tourne autour du plaisir des hommes. Le pénis est au cœur de tout et le plaisir masculin a toujours été plus important que le féminin."

À partir de là, nous avons deux fonctions 🍆. Faire jouir les hommes en faisant autant de pirouettes qu’une actrice de film X, mais attention ! On ne doit pas avoir eu trop de partenaires au risque de perdre notre “respectabilité”. La deuxième fonction reste encore bien trop associée à la procréation. Le plaisir féminin est alors inexistant dans beaucoup de couples hétérosexuels, à tel point que certaines femmes n’ont jamais joui avec leur partenaire… Certaines arrivent à découvrir l’orgasme via l’utilisation de sextoys, mais cela ne résout pas la problématique de la charge sexuelle 😖.

>>> Rien d’étonnant à ce qu’on finisse par avoir la flemme de faire l’amour

Une charge sexuelle “banale”

On pourrait croire qu’avec les mœurs qui changent et la libération de la parole féminine, que cela évolue dans notre sens, mais ce n’est pas le cas. Au contraire, d’après les deux autrices, la charge sexuelle se renforce avec cette idée que les femmes doivent être performante pour le plaisir masculin 😪 :

"Si l'on devait résumer la pression des années 2020, le credo serait plutôt de réussir sa vie sexuelle et d'être à tout prix un bon coup".

Malheureusement, plus elle se renforce, plus elle revient invisible, surtout dès lors que l’on est dans un couple hétérosexuel. Même lorsqu’on est avec un partenaire déconstruit, il y a toujours des résidus de cette charge. On ne la perçoit pas, car elle est profondément assimilée dans nos esprits, homme comme femme. Ce n’est que le résultat de notre société genrée. Une question subsiste alors : comment faire pour en sortir 😫 ?

Comment se libérer de la charge sexuelle ?

Témoignage d'une femme qui dit "pour moi la charge mentale, c'est de gérer 2 enfants toute la semaine, en plus de mon travail d'infirmière et de le voir bouder parce que je refuse de faire l'amour."

Un autre exemple de la charge mentale / sexuelle dans un couple hétérosexuel

Rien est immuable, même si la charge sexuelle est solidement ancrée dans nos esprits, comme on l’a vu. Pour commencer, on peut décider d’aborder avec ses partenaires, le sujet de la contraception. C’est un bon indicateur pour voir si Monsieur s’intéresse à cette problématique et s’il a une volonté de prendre sa part en essayant la contraception masculine, par exemple 😬.

Cela reste quelque chose de “concret”, mais il faut aussi s'explorer et écouter ses envies. C’est un exercice beaucoup plus difficile à faire, car on a la sensation d’être égoïste en faisant ça, mais c’est tout sauf le cas. On n’a pas envie de faire l’amour ? Hors de question de se forcer 🙅‍♀️, car sinon c’est le meilleur moyen de développer un vaginisme.

En fait, on doit tout remettre en question pour se sortir de cette charge mentale. C’est le meilleur moyen de déconstruire toutes les pensées automatiques que l’on a autour de la sexualité. On se fait passer en premier, on pense à son plaisir, on arrête de penser à plaire à tout prix et on met dans les mains de son partenaire, ses responsabilités. Et toc 👏 !

Envie d’en savoir plus sur la charge sexuelle ? Je vous invite à découvrir le livre des deux autrices citées dans cet article :

L'avis de la rédaction : une prise de conscience nécessaire

Et vous, ça vous parle ? Aviez-vous conscience de cette charge mentale supplémentaire qui repose elle aussi sur nos épaules ? En tout cas, nous espérons que cet article vous aura amené à vous interroger sur votre intimité, et si celle-ci ne vous convient pas, que vous sentez que quelque chose coince, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un sexologue.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant !
#BornToBeMe

Contacter un sexologue

Mais aussi :

Source : "La charge sexuelle", Clémentine Gallot et Caroline Michel, juin 2020, First édition.

Article proposé par Camille Lenglet

⭐ Mon rêve de bonheur : Me sentir libre dans ce que je fais.

Nos derniers articles

Le syndrome de la schtroumpfette au travail, qu’est-ce que c’est ?

Ah les Schtroumpf ! Tout le monde connaît la bande dessinée de Peyo composée de mignons personnages bleus. Mais quand on y pense, il y a quelque chose d’étrange : le fait qu’il n'y ait qu’une seule Stroumpfette pour un village entier. Une autrice l’a repéré il y a plus de 30 ans et l’a mis en avant pour parler du manque de représentation des femmes. Et bien malheureusement, on peut parler du syndrome de la Stroumpfette dans plein de domaines, y compris au travail. Explications.

Je n’aime vraiment pas travailler, pas du tout. Et alors ?!

J’ai toujours pensé que tout le monde faisait semblant d’être content d’aller travailler, mais depuis que j’assume clairement mon désamour pour le travail, on me regarde de travers, quand on ne me traite pas carrément de tire-au-flanc. Est-ce que je suis à côté de la plaque ou juste le mouton rebelle du troupeau ?

Être épicurien·ne, des plaisirs simples pour plus de bonheur ?

J’ai toujours dit que j’étais une épicurienne, que j’aimais profiter des bonheurs simples de la vie. Beaucoup de personnes se définissent ainsi, mais est-ce que l’on connaît vraiment la philosophie d'Épicure ? Je me suis aperçue que j’avais parfois envie de satisfaire des envies non essentielles, alors suis-je vraiment une épicurienne ? Explications sur cette école de pensée qui peut nous aider à atteindre le bonheur.

Profiter de la vie, qu'est-ce que ça veut dire au juste ?

Depuis que j’ai soufflé mes 30 ans, je me suis fait la promesse de profiter davantage de la vie. Ayant vécu des drames, je me suis rendu compte à quel point notre existence est fragile et que le temps passe rapidement. Confucius l’a d’ailleurs dit : “On a 2 vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une”. Je ne veux pas me dire à 80 ans que je n’ai pas assez savouré et que je suis pleine de regrets. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste de “profiter de la vie” ? Cette idée est abstraite, alors par où commencer ? Je vous explique.

Être introverti·e, tout savoir pour mieux comprendre

Il y a celles qui adorent sortir, voir des gens, qui s’esclaffent en public ou qui n’ont aucun mal à aller vers des inconnus, puis il y a moi. Moi qui préfère largement une soirée à jouer ou à regarder une série en solo, à être dans un environnement calme et qui a toujours du mal à aller vers les autres. Être introvertie n’est pas grave, mais il faut décrypter ce trait de caractère pour mieux (se) comprendre !

Lettre ouverte à mes enfants : tout n'a pas été parfait mais j'ai fait de mon mieux

Vous vous souvenez de ces journées à la plage. Quand on partait tôt, avant même que le soleil ne se soit levé. J'avais toujours peur que vous ayez froid. C'était magique de voir vos regards quand la mer apparaissait derrière la vitre de la voiture. Et puis, inévitablement, il y avait toujours mes cris et vos cris. Ça criait toujours. Il y a tant de choses en nous et les parois de nos corps sont si fines... Forcément, ça explose. Dans cette histoire, tout n'a pas été parfait, mais j'ai fait de mon mieux.

Les podcasts Wengood

Des podcasts avec du bonheur dedans parce qu'il est temps de penser à soi ! Retrouvez nos podcasts en intégralité ici.

Pourquoi je prends tout mal ? Comment Gérer sa Susceptibilité ? - Conseils du Dr Jean Doridot 🧠💬

15 avril · Wengood

8:57


Retrouvez-nous sur Youtube

Yoga, coaching, cuisine, rencontres etc... Bonnes vibrations en libre-service ! Allez hop, on s'abonne !

Retrouvez-nous sur Youtube