Quand l’anxiété nous fait... tomber amoureux·se ?!

L’amour, ce doudou émotionnel 

Dans notre imaginaire collectif, l’amour naît dans la joie, la légèreté, les papillons dans le ventre 🦋. Pourtant, les recherches en neurosciences montrent que les émotions négatives, et en particulier l’anxiété, peuvent jouer un rôle déterminant dans l’apparition du sentiment amoureux 🤔.

Les émotions sont classées selon leur polarité : positive (joie, enthousiasme, excitation) ou négative (peur, colère, tristesse, anxiété). Et c’est justement dans cette polarité négative que se cache un terreau fertile pour l’amour. Pourquoi ? Parce que l’anxiété crée une forme de détresse émotionnelle qui pousse à chercher du réconfort, de la sécurité, de la proximité.

Comme le souligne la neuroscientifique, Catherine Belzung, cette vulnérabilité émotionnelle favorise le besoin d’être rassuré, choyé, protégé. Et quoi de mieux qu’un début de relation amoureuse pour répondre à ce besoin (en particulier en temps de pandémie 😅) ? 

👉 L’amour devient en fait une réponse émotionnelle à un état de fragilité.

Un réseau émotionnel complexe

Grâce à l’imagerie cérébrale, on sait maintenant que les émotions ne sont pas rangées dans des cases bien séparées dans notre cerveau. Il n’y a pas une zone “joie”, une zone “peur”, une zone “amour”. C’est plutôt un grand réseau d’émotions qui s’active selon les situations.

Cela signifie que les émotions peuvent se mélanger, se transformer, se renforcer mutuellement. Ainsi, une situation stressante peut activer des circuits neuronaux similaires à ceux de l’excitation amoureuse. Le cerveau, dans sa complexité, peut alors interpréter une montée d’adrénaline liée à la peur comme une montée d’émotion liée à l’amour 🧠.

Ce phénomène est connu sous le nom de transfert en psychologie. Il a été mis en évidence dans une célèbre étude de Dutton et Aron (1974), où des hommes traversant un pont suspendu (et donc en état de stress) étaient plus susceptibles de tomber amoureux de l’enquêtrice qui les attendait à la sortie. Le stress physiologique était interprété comme de l’attirance 🤯.

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L’amour en temps de crise : un classique 

Ce lien entre stress et amour n’est pas nouveau. Jean-Claude Bologne, historien de l’amour, rappelle que les périodes de crise ont toujours été propices à l’amour. Le soldat qui revient du front, le prisonnier libéré, ou même le gars qui simule un suicide pour séduire (coucou Berlioz)… Tous ces exemples montrent que la peur de perdre ou de mourir intensifie le désir et l’attachement amoureux.

Donc pas étonnant que beaucoup de couple se soient formés pendant la pandémie, dont le mien 🤧. Entre l'isolement, la dépression, la peur de la maladie, on a tous et toutes eu besoin de chaleur humaine. Je dois avouer que tomber amoureuse m'a donné la sensation de trouver un refuge émotionnel, l'amour a ce moment-là m'a complètement sauvé.

Mais alors… on tombe amoureux·se que quand on va mal ? 

Rassurez-vous : non, cela ne signifie pas que l’on tombe amoureux·se uniquement quand on va mal 🙂‍↔️. Toutefois, cette information montre que la vulnérabilité émotionnelle est un facteur qui peut favoriser l’émergence du sentiment amoureux. Dans un moment de fragilité, notre cerveau cherche des solutions pour apaiser la détresse. Et l’amour, avec son lot de dopamine, d’ocytocine et de sécurité affective, est une réponse puissante.

Ce mécanisme n’est ni pathologique ni artificiel. Il est profondément humain. Il nous rappelle que l’amour n’est pas seulement une affaire de compatibilité ou de hasard, mais aussi de contexte émotionnel. Et qu’il peut surgir là où on ne l’attend pas : au cœur de l’angoisse, dans les moments de doute, ou au milieu d’une crise 🥰.

L'avis de la rédaction : l’amour, un refuge émotionnel ? Parfois, tomber amoureux·se dans une période de stress, c’est juste notre cœur qui cherche un peu de lumière dans le brouillard. Et ce n’est pas moins beau pour autant. L’important, c’est de rester à l’écoute de soi, de ses besoins, et de ne pas confondre réconfort et amour profond. Si vous sentez que vos émotions vous submergent ou que vous avez du mal à faire la part des choses, n’hésitez pas à en parler avec un·e professionnel·le. 🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureux·se... C'est ici et maintenant ! #BornToBeMe Contacter un psychologue

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Source : France Culture – avec les interventions de Catherine Belzung (neuroscientifique) et Jean-Claude Bologne (historien).