La rancune, une blessure qui reste ouverte
Le Larousse la définit de cette façon : « Sentiment d’animosité durable et caché, souvent accompagné du désir de se venger, que quelqu’un porte à quelqu’un d’autre dont il estime avoir eu à se plaindre : Il lui a gardé rancune de cette injustice. »
Dans son ouvrage Sortir des émotions négatives, le psychiatre et psychothérapeute Jean Cottraux explique, lui, que « l’intensité du ressentiment ne dépend pas forcément du niveau de dommage réel mais du dommage ressenti et de son interprétation. Le ressentiment aboutit aussi à des ruminations mentales et un ressassement sans action ou se transforme en rancune et en haine ouverte. » 😯
Pour résumer, on peut donc ressentir de la rancune lorsqu’on s’est sentie blessée, offensée par quelqu’un. Et peu importe de quoi il s’agit et de ce que peuvent en penser les autres puisque c’est un sentiment très personnel. En fait, la rancune est un sentiment aussi normal que désagréable. Ce qu’il faut comprendre pour initier un changement, c’est qu’être rancunière c’est ajouter de la souffrance sur la souffrance : c’est maintenir en vie une blessure du passé 💔. C’est gratter sans arrêt une croûte et l’empêcher de cicatriser correctement. (Pensée pour les enfants que nous avons été et nos chutes à vélo.)
Le pardon plutôt que l’oubli
Jean Cottraux poursuit : « L’inverse du ressentiment est le pardon des offenses ou l’acceptation d’avoir vécu des événements défavorables, qui permet de revenir à une souplesse cognitive et émotionnelle. » Oublier une injustice vécue n’est à aucun moment au programme ! Parfois, il n’est tout simplement pas possible d’oublier des violences physiques ou émotionnelles, un cambriolage, des insultes, une tromperie, une trahison... Certaines blessures sont trop fortes. Alors oublions l’oubli et tournons-nous plutôt vers le pardon.
Pardonner ne signifie pas être d’accord avec ce qui s’est passé, non. Mais c’est monter dans une navette qui nous permet d’avancer. Plutôt que de rester sur le quai à ressasser et ruminer sans cesse ce qui nous a blessée (et ne rien y faire ou chercher à se venger), c’est choisir de prendre la navette du pardon pour aller de l’avant, se libérer et être plus heureuse 😊.
À l’occasion de mes recherches pour l’écriture de cet article, j’ai découvert cette conférence TEDx, The Real Risk of Forgiveness–And Why It’s Worth It (Le vrai risque du pardon – Et pourquoi ça en vaut la peine), de Sarah Montana. Pour celles qui n’ont pas le temps ou que l’anglais rebute, voici son histoire : quelques jours avant Noël, son frère et sa mère ont été assassinés par un ami de son frère. Elle explique comment elle a vécu ce traumatisme, les nombreuses recherches qu’elle a faites pour avancer et sa vision de cet événement aujourd’hui. C’est vraiment émouvant, impressionnant de sagesse et riche d’enseignement.