Pourquoi je suis si rancunière ? Je n'arrive pas à oublier

Mis à jour le par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

« Pardonne aux autres, non parce qu'ils méritent le pardon, mais simplement parce que toi, tu mérites la paix. » Si l’on prend le temps de se pencher un peu sur la rancune, on ne tarde pas à comprendre qu’elle est une émotion négative, toxique même. Alors ce proverbe nous donne une piste et une bonne raison de laisser la rancune sur le pas de la porte : notre bien-être !

Pourquoi je suis si rancunière ? Je n'arrive pas à oublier

La rancune, une blessure qui reste ouverte

Le Larousse la définit de cette façon : « Sentiment d’animosité durable et caché, souvent accompagné du désir de se venger, que quelqu’un porte à quelqu’un d’autre dont il estime avoir eu à se plaindre : Il lui a gardé rancune de cette injustice. »

Dans son ouvrage Sortir des émotions négatives, le psychiatre et psychothérapeute Jean Cottraux explique, lui, que « l’intensité du ressentiment ne dépend pas forcément du niveau de dommage réel mais du dommage ressenti et de son interprétation. Le ressentiment aboutit aussi à des ruminations mentales et un ressassement sans action ou se transforme en rancune et en haine ouverte. » 😯

Pour résumer, on peut donc ressentir de la rancune lorsqu’on s’est sentie blessée, offensée par quelqu’un. Et peu importe de quoi il s’agit et de ce que peuvent en penser les autres puisque c’est un sentiment très personnel. En fait, la rancune est un sentiment aussi normal que désagréable. Ce qu’il faut comprendre pour initier un changement, c’est qu’être rancunière c’est ajouter de la souffrance sur la souffrance : c’est maintenir en vie une blessure du passé 💔. C’est gratter sans arrêt une croûte et l’empêcher de cicatriser correctement. (Pensée pour les enfants que nous avons été et nos chutes à vélo.)

Le pardon plutôt que l’oubli

Jean Cottraux poursuit : « L’inverse du ressentiment est le pardon des offenses ou l’acceptation d’avoir vécu des événements défavorables, qui permet de revenir à une souplesse cognitive et émotionnelle. » Oublier une injustice vécue n’est à aucun moment au programme ! Parfois, il n’est tout simplement pas possible d’oublier des violences physiques ou émotionnelles, un cambriolage, des insultes, une tromperie, une trahison... Certaines blessures sont trop fortes. Alors oublions l’oubli et tournons-nous plutôt vers le pardon.

Pardonner ne signifie pas être d’accord avec ce qui s’est passé, non. Mais c’est monter dans une navette qui nous permet d’avancer. Plutôt que de rester sur le quai à ressasser et ruminer sans cesse ce qui nous a blessée (et ne rien y faire ou chercher à se venger), c’est choisir de prendre la navette du pardon pour aller de l’avant, se libérer et être plus heureuse 😊.

À l’occasion de mes recherches pour l’écriture de cet article, j’ai découvert cette conférence TEDx, The Real Risk of Forgiveness–And Why It’s Worth It (Le vrai risque du pardon – Et pourquoi ça en vaut la peine), de Sarah Montana. Pour celles qui n’ont pas le temps ou que l’anglais rebute, voici son histoire : quelques jours avant Noël, son frère et sa mère ont été assassinés par un ami de son frère. Elle explique comment elle a vécu ce traumatisme, les nombreuses recherches qu’elle a faites pour avancer et sa vision de cet événement aujourd’hui. C’est vraiment émouvant, impressionnant de sagesse et riche d’enseignement.

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Elle raconte par exemple que le monstre qu’elle avait créé dans sa tête (de ce garçon qui avait tué une partie de sa famille) lui manque parfois. Elle explique cette étrange sensation par le fait qu’il est plus simple d’avoir un méchant à combattre… Parce qu’à l’inverse, apprendre à pardonner n’est pas si facile ; c’est un processus long, complexe et douloureux. Mais garder cette rancune nous asservit et ses effets sont douloureux aussi sur le long terme. Elle peut mener à la vengeance, cet acte qui fait qu’on est encore plus lié à l’autre. Pardonner, c’est supprimer le lien toxique qui nous relie à la personne, c’est s’en libérer et il n’est jamais trop tard pour ça 🔓 !

Se débarrasser de la rancune, concrètement

Dans sa conférence, Sarah Montana met en lumière un point important : avant de se demander « comment faire » pour pardonner, il faut savoir « pourquoi » on le fait. Il faut que ce pardon se fasse pour les bonnes raisons et qu’il ne soit pas imposé. Même si au fond de nous on sait que le pardon est la bonne chose à faire, on ne peut pas sauter tout le processus de digestion pour y arriver directement. Il est normal de passer par la colère, la tristesse…

Tout d’abord, il faut accepter que le processus pour arriver au pardon prenne du temps, et comprendre que le pardon, ce n’est pas dire OK à ce qui s’est passé ni oublier. Pardonner, c’est la seule façon de se libérer de ce qui nous a blessée et de ne plus en souffrir.

Voici quelques conseils pratiques pour éclairer un peu ce chemin :

  • Identifier la source de cette rancune et accepter de rouvrir la plaie pour mieux la nettoyer
  • Voir ce que cela a déclenché dans ma vie, et quel est son impact encore aujourd’hui ; examiner quelles valeurs ont été meurtries par cet événement
  • Essayer de se mettre à la place de l’autre pour comprendre son contexte ; voir que l’autre est plus que ce pour quoi on lui en veut
  • Dire à la personne ce qui nous a blessée si c’est possible ; sinon, écrire une lettre sans l’envoyer, juste pour soi

👉 Voilà un article qui devrait vous aider : Définir ses valeurs pour savoir ce qu'on veut et ne veut plus !

L'avis de la rédaction : le chemin vers le pardon

Le pardon est un processus solitaire qui peut demander du temps et de la patience, mais c’est lui le pansement final à l’hémorragie de la rancune 🩹. Les psys peuvent bien sûr vous accompagner sur ce chemin parfois douloureux qui vous amènera jusqu’au pardon : cette belle cicatrice dont vous pourrez être fière !

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! 
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Article proposé par Anaïs Andos, rédactrice indépendante

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