Suis-je bi ? Quand une attirance remet tout en question

C'est ma nature ou c'est l'aventure ?

Si vous êtes jeune, en pleine construction de votre identité, il est tout à fait normal de vous poser des questions. L’adolescence et le début de l’âge adulte sont des périodes de découverte, d’exploration, de remise en question. C’est souvent à ce moment-là que l’on commence à se demander si l’on appartient à la communauté LGBTQIA+ : suis-je attiré·e par les filles, les garçons, les deux ? Est-ce que je suis hétéro, homo, bi ou encore pan ? Est-ce que c’est juste une phase ou quelque chose de plus profond 🤔 ?

À cet âge, on apprend à se connaître, à s’écouter, à comprendre ce qui nous attire, ce qui nous touche, ce qui nous fait vibrer. Parfois, une personne en particulier vient tout bouleverser : un regard, une complicité, un trouble inattendu. Et là, la question surgit : est-ce que je ressens ça parce que c’est elle/lui/iel… ou parce que je découvre une part de moi que je ne connaissais pas encore ?

👋 C'est aussi à cet âge-là qu'on se pose des questions sur son genre : Comment savoir si je suis transgenre ? #identite

Le poids des normes sociales 

Mais même à l’âge adulte, il est possible de se découvrir autrement. Parfois, ce sont les normes sociales dans lesquelles on a grandi qui ont empêché ce questionnement plus tôt. On a suivi un chemin "classique", sans se poser de questions, parce que la société nous a dit que c'était ce qu’il fallait faire 😅...

En effet, par rapport à ce que je disais avant, on grandit dans une société où l’hétérosexualité est souvent présentée comme la norme. Les films, les livres, les publicités, l’éducation… tout nous pousse à croire qu’aimer une personne du sexe opposé est "naturel", "logique", "attendu". Alors quand une attirance différente surgit, elle peut provoquer un choc intérieur 🫨 (surtout si on n'a pas pris l'habitude de se déconstruire). 

Vous pouvez vous sentir perdu·e, coupable, ou même honteux·se. Mais ce n’est pas vous qui êtes "anormal·e", ce sont les normes qui sont trop rigides. On ne vous a peut-être jamais appris qu’il existait d’autres façons d’aimer, d’autres formes de désir, d’autres possibles.

L’orientation sexuelle : un spectre, pas une case 🧠

Sauf que, contrairement à ce que la société veut nous faire croire, l’orientation sexuelle n’est pas toujours figée. Elle peut évoluer au fil du temps, des expériences, des rencontres. Ce n’est pas une case dans laquelle il faut absolument entrer, mais plutôt un spectre sur lequel on peut se situer librement.

Une étude parue dans The Journal of Sex Research (2020) confirme que l’orientation sexuelle se situe sur un spectre, et non dans des cases rigides. Cela signifie que l’attirance peut varier selon les expériences, les contextes et les périodes de vie.

Cependant, si vous avez besoin de définitions, en voici pour désigner les différentes orientations sexuelles :

• 👉 Homosexualité : attirance pour une personne du même genre.
• 👉 Bisexualité : attirance pour les deux genres (ou plus).
• 👉 Pansexualité : attirance indépendante du genre ou du sexe.

Mais il est aussi bien de ne pas vouloir se définir, tout comme pour le genre, c'est d'ailleurs le choix des personnes non-binaires. Puis parfois, ce n’est pas une orientation qui change, mais une personne qui nous bouleverse. Une rencontre qui fait tomber les barrières, qui fait naître un désir inattendu. Ce n’est pas forcément une remise en question de toute une vie, mais peut-être une ouverture à quelque chose de nouveau. 

L’attirance ne suit pas toujours les règles. Elle peut être spontanée, unique, inexplicable. Et elle peut coexister avec une identité hétérosexuelle, sans contradiction.

Se questionner et surtout, s'armer 💥

Il n’y a pas de test infaillible pour savoir si vous êtes homosexuel·le, bisexuel·le ou pansexuel·le 🤷‍♀️. Mais certains signes peuvent vous inviter à l’introspection :

• Vous ressentez une attirance émotionnelle ou sexuelle pour une personne du même genre.
• Vous vous imaginez en couple avec une personne du même genre.
• Vous êtes à l’aise avec l’idée d’aimer au-delà du genre.
• Vous ressentez un décalage entre ce que vous vivez et ce que vous pensiez être.

L’important est de prendre le temps de vous connaître, de vous écouter, et de ne pas vous forcer à entrer dans une case. Il n’y a pas d’urgence à se définir. La plus grande difficulté, ça sera les autres. Eh oui, même aujourd’hui, dans une société qui se veut plus ouverte, il reste des regards lourds, des jugements blessants, des remarques déplacées. Il y a encore des personnes qui pensent qu’aimer quelqu’un du même genre, c’est "anormal", "confus", ou "juste une phase" 😣. 

C’est pourquoi il est essentiel de vous protéger. De vous entourer de personnes qui vous respectent, qui vous soutiennent, qui vous aiment pour qui vous êtes. Et de vous éloigner, autant que possible, de celles et ceux qui vous font douter de votre valeur ou de votre droit d’aimer librement.

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Source : Archives of Sexual Behavior (2018), The Journal of Sex Research (2020), Association Bi’Cause.