Congé menstruel : nos douleurs de règles enfin reconnues ?

Mis à jour le par Camille Lenglet

Le débat est relancé depuis quelques semaines, est-ce que l’on va enfin avoir des congés pour nos règles douloureuses (dysménorrhée) ? En effet, nous sommes 60 à 90% à ressentir des douleurs dans le bas-ventre, dans le dos et à avoir des maux de tête ou des nausées pendant nos règles. Il est évident que nous sommes moins efficaces en souffrant pendant nos règles. Mais le congé menstruel est compliqué à mettre en place pour différentes raisons. Explications.

Congé menstruel : nos douleurs de règles enfin reconnues ?
Sommaire : 

Qu’est-ce que le congé menstruel ?

Le congé menstruel est un moyen de prévoir dans le code du travail, 2 à 3 jours par mois de congés payés pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses. Le concept est né il y a très longtemps, puisque le Japon l’a instauré en 1925. D’autres pays lui ont emboîté le pas comme l’Indonésie en 1948, mais aussi la Zambie, la Corée du Sud, Taïwan et l’Inde.

Au niveau de l’Europe, seule l’Italie parle sérieusement d’instaurer un congé menstruel depuis 2017. Cependant, comme dans le reste des pays cités, l’accès y est complexe. Les femmes doivent prouver que leurs règles sont douloureuses via un certificat médical pour le remettre à l’employeur … Et c’est ça la grande difficulté du congé menstruel, l’application !

L’application du congé pour les règles douloureuses

Comment prouver la dysménorrhée ?

En effet, ce projet fait débat ! Cela serait un véritable progrès pour nous qu’on reconnaisse enfin cette pénibilité souvent négligée. Mais certains s’y opposent, évoquant des abus. Aux yeux des détracteurs du congé menstruel, c’est juste un moyen d’avoir des jours de congés supplémentaires. 

Cependant, les douleurs sont réelles et dans les pays où il a été instauré, peu de femmes l’utilisent (souvent par peur de se faire licencier). Tout comme beaucoup de femmes ont peur que devenir maman mette fin à leur emploi ou n'osent pas reprendre leur carrièreDonc le problème n’est pas dans l’abus, il est dans la mise en œuvre qui soulève tout un tas de questions.

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L’application en France

En France, la faisabilité semble assez compliquée alors que 68% des françaises y sont favorables selon un sondage de l’Ifop ! Voici les 3 raisons principales de la difficulté d’instaurer le congé menstruel en France selon Eric Rocheblave, avocat en droit du travail :

  • L’évaluation de la douleur : Comment l’évaluer la douleur ? Comment établir une durée type alors que les femmes n’ont pas toutes la même durée de cycle ? Est-ce qu’il doit y avoir un certificat médical attestant de la douleur ?
  • La gestion du congé par l’entreprise : Comment gérer les absences (surtout si l’entreprise est composée exclusivement de femmes) ? Et la confidentialité de la santé d’une employée (qui a envie de parler de son cycle menstruel à son patron) ?
  • Le financement du congé menstruel : Est-ce à la charge de l’employeur ? Ou à la charge de la sécurité sociale ?

Le danger de ce type de congé

Des patrons encore plus enclins à recruter des hommes

Le congé menstruel serait une véritable avancée pour la cause des femmes, nos douleurs seraient enfin reconnues. Cependant, cela peut avoir aussi des conséquences négatives. Si les entreprises doivent donner des congés payés supplémentaires aux femmes, elles préféreront recruter des hommes. Cela risque donc d’empêcher des femmes d’accéder à des fonctions supérieures en creusant encore plus les inégalités. 

👩‍🏫 D’ailleurs, beaucoup de femmes se mettent à leur compte pour avoir plus de flexibilité dans leur vie professionnelle.

Marquer encore plus la séparation homme / femme

Muriel Jolivet, sociologue française, explique que le congé menstruel en Occident pourrait en effet être un marqueur supplémentaire d’inégalités entre les hommes et les femmes. Nous n’avons déjà pas les mêmes salaires (26% inférieur à celui d'un homme), le congé menstruel peut jouer en notre défaveur pour un meilleur équilibre.

🇯🇵 Au Japon, en 1965, 26% des Japonaises utilisaient le congé menstruel, contre moins de 1% aujourd’hui. Cette diminution est due à une pression sociale …

Les alternatives au congé menstruel

Le télétravail

Depuis un peu plus d’un an, le télétravail est désormais généralisé en raison de la pandémie de la Covid-19. Nous sommes nombreuses à apprécier le télétravail à la maison pour diverses raisons. Mais je dois dire qu’avoir mes règles à la maison plutôt qu’au bureau est beaucoup plus vivable ! Et c’est la principale alternative au congé menstruel, les femmes pourraient être autorisées à travailler de chez elles lorsqu’elles ont leurs règles. Surtout qu’avec la crise sanitaire, les entreprises se sont de plus en plus habituées au télétravail.

Les entreprises, au cœur du progrès

Nous passons énormément de temps à travailler et à être en entreprise (hors crise sanitaire). Les employeurs doivent donc œuvrer pour le bien-être de leurs salariées. Reconnaître nos douleurs par rapport à nos règles serait une avancée pour la condition des femmes au travail. L’entreprise peut mettre des petites choses en place pour accompagner les femmes, comme par exemple : bien prévoir des poubelles dans les sanitaires, installer des distributeurs de protections hygiéniques et parler ouvertement du sujet avec les employées en leur proposant le télétravail. 

En tout cas, il ne faut pas avoir peur de parler de ce sujet et faire preuve d’assertivité au travail !

Pour une petite touche d’humour >>> La chronique de Guillaume Meurice à propos du congé menstruel

😬 Une chose est sûre, si les hommes avaient leurs règles, nous pouvons être certaines que le congé menstruel et la gratuité des protections hygiéniques seraient de rigueur depuis longtemps !

L'avis de la rédaction : libérons la parole !

Et si on commençait par libérer la parole ? Avoir ses règles n'a rien de honteux et avoir mal encore moins. Ça nous est toutes arrivé un jour ! N'hésitez pas à en faire part à vos collègues ou votre supérieur si vous souffrez. 

Contacter un coach bien-être

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Source : Dans ma culotte 

Article proposé par Camille Lenglet

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