Chemsex : sexe, drogues et addiction

Mis à jour le par Lauriane Romami

C'est une pratique que l'on connaît peu mais qui représente pourtant le quotidien de multiples personnes : le chemsex. Sujet tabou, mis aujourd'hui en lumière suite à l'accident de Pierre Palmade. En effet, ce dernier serait à l'origine d'un accident, causé par la prise de drogue, notamment dans le cadre de cette pratique sexuelle. Laquelle ? Le chemsex (chemical sex) à savoir, du sexe chimique, c’est-à-dire du sexe sous substances. Pourquoi ? Pour décupler le plaisir, mais en pratique, c'est du sexe dangereux qui rend addict et peut même tuer.

Chemsex : sexe, drogues et addiction
Sommaire : 

Sexe sous drogue, la pratique addictive qui touche tout le monde

Sexe et drogue, ça ressemble presque à une chanson des années 70 qui décrit le monde du rock, mais dans les faits, c'est une pratique née dans le milieu gay qui s'étend aujourd'hui à toutes les sexualités, parce que l'idée avec le chemsex c'est de sublimer ses relations sexuelles, quelles qu’elles soient. Aujourd'hui, le chemsex prend une telle ampleur et les applications de rencontres permettent d'avoir plus facilement de nombreuses relations sexuelles, que le phénomène s'étend auprès d'une population hétérosexuelle et plus jeune.

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Le chemsex est né en 2000 à Londres. La pratique se répand rapidement en Europe au point qu'aujourd'hui, un rapport de psychiatre et d'addictologues, adressé au ministère de la santé en 2022, parle de 100 000 à 200 000 personnes touchées par le chemsex en France. Avec le confinement et le déplacement des fêtes, le phénomène a explosé depuis le Covid.

Quels sont les effets, pourquoi pratiquer le chemsex ?

Avez-vous déjà dragué dans un bar ou une boîte de nuit ? Avez-vous déjà dragué une personne en étant saoule ? Et couché avec une personne en étant saoule ? Ça a pu arriver. Le sexe sous substances psychotropes ça existe depuis très longtemps. Boire pour avoir du courage et se sentir plus forte avant de draguer ou de coucher avec quelqu'un, ça existe depuis des millénaires. Comme l'alcool, les drogues consommées avant ou pendant les rapports sexuels ont pour but d'apporter divers bénéfices. 

Ainsi, certaines boostent l'endurance sexuelle en repoussant l'éjaculation ou même en inhibant la faim, le sommeil et la douleur. D'autres encore permettent d'augmenter son attirance sexuelle, sa confiance en soi ou de favoriser la désinhibition de soi, de son ou ses partenaires. En fait, pour résumer simplement, on peut dire que le chemsex permet de faire l'amour pendant des heures et des jours sans jamais se poser de questions autres que celle de son plaisir. L'estime de soi est boostée, le plaisir est facile, tout le monde nous désire et on désire tout le monde. Simple et libre.

Happé dans la spirale infernale

Si vous avez vu le film Requiem for a Dream, vous savez comment ça va se finir. Le sexe, intense, libre, sans limite avec zéro contrainte et un maximum de plaisir, c'est au début et ça ne dure pas éternellement. Il y a de la drogue et il est rare qu'à la longue elle n'ait aucun effet néfaste sur une personne et sur sa vie 💊. Si le chemsex n'est pas une drogue en soi, il est tout de même une pratique addictive. Imaginez des rapports sexuels qui durent des week-ends entiers, des drogues et des corps sans fin, il n'y en a jamais assez et c'est comme ça que naît l'addiction. Une addiction aux produits, mais surtout une addiction comportementale. Le chemsex devient une pratique sexuelle à part entière, on ne peut plus coucher sans drogue et on ne pense qu'à ça, parce que le sexe sans drogue, quel intérêt, ça paraît fade.

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Chemsex, une pratique aux multiples risques

Avoir des relations sexuelles, sous drogue, pendant deux, trois jours de suite, puis retourner à sa vie quotidienne ensuite, comme si de rien n'était ? Impossible. Donc pour commencer, il y a les jours sans. Ceux où l'on peine à se lever pour aller travailler. Ceux où l'on n’arrive même pas à se lever pour faire quoi que ce soit. Les drogues ont permis de tenir sans dormir, sans manger, donc forcément il y a l'épuisement, la fatigue psychologique et la solitude aussi, la tristesse, etc. Tous ces sentiments qui ne donnent qu'une seule envie : être à nouveau en week-end pour à nouveau avoir des rapports sexuels sous drogue. Mais les risques sont partout et très nombreux :

  • isolement en dehors de la pratique : lorsqu'il convient de retourner au travail et plus largement dans sa vie quotidienne, les sentiments négatifs sont si forts que l'on préfère ne voir personne et s'isoler jusqu'au prochain chemsex.
  • intoxication : certaines substances, prises ensemble, sont très dangereuses. Le GHB et l'alcool peuvent, par exemple, plonger dans un profond coma.
  • blessures
  • risque de MST : une enquête de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies rapporte qu'un chemsexeur sur 3 est séropositif.
  • absence de consentement ➡️ donc augmentation des risques d'agressions sexuelles et de viol.
  • mort ➡️ par overdose ou encore par suicide.

On peut aussi évoquer des risques sous-jacents, tels que la perte de son emploi, la rupture amoureuse que l'on soit ou non chesexeurs en couple, ou encore des accidents liés à la fatigue, au manque d'énergie, type accidents de voiture, accidents domestiques, etc.

Comment s'en sortir ?

Le chemsex étant une addiction, il est forcément difficile de s'en sortir et inutile de moraliser ou chercher à stopper net un chemsexeur. Dans un premier temps, réduire les risques est nécessaire afin de tenter de se protéger. Il faudrait pratiquer avec des personnes de confiance, s'assurer de la provenance des drogues, se renseigner sur les mélanges de produits dangereux et surtout se faire vacciner et régulièrement dépister. Ensuite, le fait qu'il s'agisse de drogues et donc d'une pratique illégale peut empêcher la prise de parole, l'appel à l'aide, pourtant les CSAPA (centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) connaissent le sujet et peuvent écouter et aider. Enfin, si on se sent en confiance, on peut se confier à son médecin généraliste ou se tourner vers un psychothérapeute. Les addictions se soignent, mais la première condition, et non des moindres, c'est la volonté de se faire soigner.

📱 Enfin, sachez que Aides a mis en place une ligne spéciale chemsex disponible 24h/24, sur WhatsApp au 07 62 93 22 29. N'hésitez pas !

L'avis de la rédaction : une addiction forte

Vous l'aurez compris, le chemsex est une addiction forte, comportant de nombreux risques. Si vous êtes addict ou que l'un de vos proches est dans cette situation, prenez rendez-vous avec un professionnel de santé.

🤗 Se comprendre, s'accepter, être heureuse... C'est ici et maintenant ! 
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Sexe et addiction, on vous parle aussi de l'addiction sexuelle et aussi de ces pratiques sexuelles bizarres... et celles qui peuvent vous tuer.

Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver l'enquête de Néon de 2021 sur le sujet de Chemsex ou encore le roman de Johann Zarca, Chems aux éditions Grasset.

Chems de Johann Zarca

Article proposé par
Lauriane Romami

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