Pas aussi forte que d'habitude
C'est Baptiste Beaulieu qui en parle dans sa chronique du 23 novembre : le mal-être est grandissant et beaucoup culpabilisent de ne pas être assez forts, de ne plus tenir. Mais ce qui nous arrive est exceptionnel. Il faut se le dire, il faut intégrer cette idée et déculpabiliser de se sentir un peu vide, molle, de n'avoir plus le goût à grand chose. Batiste Beaulieu insiste sur l'indulgence. Il faut être indulgente envers-nous même. Nous sommes en plein milieu d'une catastrophe historique, alors oui, c'est normal d'angoisser, d'être anxieuse, de mal dormir, de pleurer et de se refermer sur soi-même. Il ne faut pas s'en vouloir ! Toute cette année joue sur nos défenses mentales, nous n'avons pas toutes la même capacité de résistance. C'est comme ça. Faisons ce que nous pouvons en fonction de nos capacités, sans chercher à tenir à tout prix, sans entrer en concurrence avec ceux qui semblent aller mieux, sans rester fortes parce que...
"Donc oui, c’est normal de ne pas aller bien, cette année est horrible. Si elle était un dessert, elle serait un yaourt à la fraise avec des morceaux de cornichons et d’olives vertes dedans. Et on serait obligés de le manger tout entier." Baptiste Beaulieu
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La violence de ce que nous avons traversé
L'année 2020, comme bien des années est marquée par de nombreux événements, certains que nous avons vécus de loin, mais en récapitulant l'ensemble des événements marquants de cette année, on se rend mieux compte de ce que nous avons vécu et sommes toujours en train de vivre, de la violence et du traumatisme de ces épreuves.
- Massacre des Ouïghours en chine
- La mort de George Floyd aux Etats-Unis
- L'explosion à Beyrouth
- Les attentats et notamment, en France, la décapitation de Samuel Paty et le l'assassinat de trois personnes dans une Eglise à Nice
- Manifestations violentes
- Les violences envers les femmes et les enfants et les féminicides qui sont de plus en plus nombreux
- Pandémie mondiale avec plus d'un million de morts
- Effondrement économique, et ce qui en découle : précarité et pauvreté pour de plus en plus de personnes
- Deux confinements et l'arrêt de sa vie et de ses interactions sociales
Sur ce dernier point, Baptiste Beaulieu ne manque pas de rappeler : "Et à quoi sert de voir des amis, d’aller au théâtre, au cinéma, au restaurant, si ce n’est, aussi, pour éteindre par un ensemble de stimulations en tous genres ces vieux traumas qu’on traîne tous d’une façon ou d’une autre, ces vieux chagrins non résolus qui d’un seul coup occupent tout l’espace laissé vacant par l’absence de films, de pièces de théâtre, de bons petits restaurants."
Seule face à nous-même, nos peines, nos blessures, nos souffrances passées et présentes prennent de plus en plus de place. On doit se confronter à tout ce qui gratte, pique, brûle, tout ce qui n'est pas totalement cicatrisé, de façon très brutale et presque obsédante. Alors c'est normal de ne pas aller bien et de ne pas être capable de tenir. C'est normal, c'est normal, c'est normal. C'est tout autour de nous que c'est anormal.
L'avis de la rédaction - le coronavirus, notre guerreVous vous souvenez quand Emmanuel Macron nous a lancé au visage que nous étions en guerre ? Au delà de tout aspect politique, ce n'est pas vraiment faux. Toutes les générations ont une page d'Histoire lourde et traumatisante à porter : guerres mondiales, guerre d'Algérie, d'Indochine, guerre froide et donc coronavirus, en ce qui nous concerne. Nous ne pouvons pas tous porter le même poids de cette Histoire, chacun porte ce qu'il peut et c'est comme ça. Nous ne sommes pas des machines. Laissons nos émotions exister, soyons simplement indulgente envers nous-même, ce qui arrive est historique et demandons de l'aide quand nous en avons besoin. Entourage, médecin traitant, thérapeute, il ne faut pas hésiter à parler et à consulter. |
Et toutes ces crises, c'est la bonne période pour lâcher-prise ?
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