Un jour, j’ai proposé à ma fille (de 4 ans à l’époque) de choisir ses vêtements et de s’habiller. Elle est revenue avec chaussettes, leggings, jupe et tee-shirt : 4 jeux de couleurs et de motifs dépareillés ! Horreur ! Comme souvent, je me suis posée sur cette réaction instinctive.
Mes cours de philosophie de Terminale m’ont beaucoup marquée (et oui, je fais partie de ces gens-là !). Ce texte de Nietzsche dans Le gai savoir fait partie de ceux qui m’ont inspirée. Il y explique que l’on doit apprendre à aimer. J’ai eu l’occasion avec le vin, le chocolat, la course à pied, des rencontres... de vérifier sa théorie.
En prenant quelque recul, je dirais aussi qu’on peut apprendre à ne pas aimer. « Je n’aime pas le vert ». Pourtant je ne peux que constater qu’un habit vert flatte mes yeux et que mon fils est en toute objectivité à craquer quand je l’habille en résonance avec les siens ! (Bon il est à craquer tout court je reconnais !)
Je m’éloigne... on dit donc « j’aime / j’aime pas » plutôt que « c’est beau / c’est moche ». Devant ma fille et son feu d’artifice vestimentaire, je peux dire que « je n’ai pas appris à aimer ». Et pour autant pourquoi ne pourrait-elle pas sortir ainsi vêtue ? La seule contrainte qui fait sens c’est la température qu’il fait dehors ; pour le reste..
Que cache en réalité ma vive réaction ? Soudain je me l’avoue : la peur du jugement des autres. Et si quelqu’un me désignait mauvaise mère en voyant l’association de vêtements de ma fille ?
Et bien ce ne serait pas grave ! Alors voilà ma fille est restée ainsi vêtue et depuis j’apprends à aimer les couleurs qu’elle choisit chaque jour d’assembler.
NB : je n’ai rien contre Jacadi... c’est une référence ; tout parent dès que l’on cite cette marque saura visualiser ces affiches d’enfants modèles « parfaitement » habillés...
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